Selon une information publiée aujourd'hui dans le quotidien russe Kommersant, le sidérurgiste russe Severstal, premier producteur d'acier avec 17,1 milliards de tonnes produits en 2005, négocierait le rachat du groupe américain Weirton Steel (3 millions de tonnes d'aciers par an), propriété de Mittal, le repreneur d'Arcelor. Le groupe russe s'est refusé à commenter cette information.

Mais selon le quotidien, pour satisfaire à la réglementation contre les monopoles, Mittal pourrait être contraint de céder Weirton Steel ou Sparrows Point s'il ne parvient pas à revendre sa filiale canadienne Dofasco. Ce scénario a déjà été évoqué par les autorités américaines de tutelles. Et justement, la cession de cette filiale se heurte à quelques contretemps.

En effet, au plus fort de la lutte qui avait opposée Arcelor à Mittal, le groupe français avait placé sa filiale Dofasco sous contrôle d'une structure de fondation néerlandaise afin d'en empêcher la vente. Cette pilule empoisonnée se révèle aujourd'hui pénalisante pour Severstal, candidat malheureux au rachat d'Arcelor.

Severstal est à la recherche active de croissance externe, notamment celle qui lui permettrait de renforcer sa part de marché aux États-Unis. Et le sidérurgiste russe en a les moyens. Ce groupe détenu par le milliardaire Alexeï Mordachov est coté à la bourse de Londres et il vient de lever 1 milliard de dollars pour financer des acquisitions.

Par ailleurs, selon des rumeurs, Severstal réfléchirait également à une fusion avec son concurrent russe Metalloinvest (7,1 milliards de tonnes d'acier produits chaque année) qui appartient à un autre milliardaire russe, Alicher Ousmanov.

Un autre milliardaire russe, Roman Abramovitch vient de s'illustrer dans le secteur. En début de semaine, le groupe Avraz, dont il contrôle 41 % du capital, a obtenu le feu vert pour racheter Oregon Steel pour 2,3 milliards de dollars, soit 1,52 milliard d'euros. Le nouvel ensemble issu de cette opération produira 18,8 milliards de tonnes d'acier par an et aura une "base solide" sur le marché américain, l'un des plus importants au monde. Une acquisition payée chère selon les analystes financiers.