L'australien Zinfex, troisième producteur mondial de zinc, et le métallurgiste belge Umicore, qui est également le premier groupe mondial de recyclage de métaux, ont annoncé ce mercredi matin dans un communiqué leur intention de fusionner leurs activités de fusion et alliage.

L'opération donnera naissance au numéro un mondial du zinc, devant le sud-coréen Korea Zinc et le suisse Xstrata. La fusion devrait être effective à partir du troisième trimestre 2007. Dans la foulée, la nouvelle société devrait faire l'objet d'une introduction en Bourse. Sa valorisation pourrait s'élever à 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros).

Dans le détail, Zinifex va apporter dans la corbeille de mariage des raffineries situées en Australie, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas, ainsi que des participations dans des sociétés australienne et chinoise. Umicore, pour sa part, fournira deux unités situées en Belgique, ses filiales françaises Auby et GM Metal, ainsi que des participations dans une société thaïlandaise, dans la française Galva 45 et dans deux entreprises chinoises.

La nouvelle entité regroupera 4.500 employés à travers le monde et affichera une production annuelle de 1,2 millions de tonnes de zinc et d'alliages de zinc. Zinifex. Elle sera détenue en commun par les deux sociétés, mais aura une gestion indépendante. Enregistrée en Belgique, son siège sera situé à Londres, et possèdera deux centres régionaux : l'un à Merlbourne, l'autre à Balen, en Belgique.

L'opération a été bien accueillie par le marché. A la Bourse de Sydney, le titre Zinicox s'appréciait de 72 cents à 18,10 dollars australiens. A la Bourse de Bruxelles, celui d'Umicore gagnait 6,6%, à 123,30 euros.

Pour Zinifex, , la cession de certaines de ses raffineries est une aubaine. Elles ont un coût de production plus élevé que celles de ses concurrents directs Korea Zinc ou Xstrata. Cela va lui permettre de dégager des moyens financiers pour acquérir de nouvelles réserves minières.

Ces opérations s'inscrivent dans le mouvement de consolidation mondiale du secteur minier, favorisé par la hausse des cours des métaux. Cette année, la valeur totale des fusions dans le secteur avoisine les 115 milliards de dollars. Le zinc, un non ferreux principalement utilisé dans la galvanisation de l'acier, a vu son prix quadruplé depuis deux ans et demi. Sur le London Metal Exchange (LME), le cours de la tonne de zinc pour une livraison à trois mois cotait hier 4.350 dollars. Il avait atteint un record historique, à 4.580 dollars la tonne, le 10 novembre dernier.

Autre signe de la consolidation en cours, le canadien Teck Cominco, qui exploite la plus importante mine de zinc du monde, a pour sa part annoncé avoir porté sa participation de 7,5% à 11,5%, dans le capital du britannique ZincOx. Les risques de tension sur l'offre minière pousse les exploitants à s'intéresser aux activités de recyclages pour répondre à une demande de métal raffiné qui ne faiblit pas.