Multiplier les multiples

Alors que les toiles des grands peintres sont devenues inabordables, on peut s'offrir de belles signatures en tablant sur les estampes.

L'estampe est un terme générique qui désigne une oeuvre imprimée sur papier grâce à des procédés de reproduction: on peut en tirer de multiples exemplaires. Trois de ces techniques sont à retenir.

- La sérigraphie, la moins prisée par les amateurs car parfois peu précise, est proche du pochoir: le technicien tend un filet de mailles généralement en tissus plus ou moins denses contre un support et l'encre ne passe que par les trous ainsi ouverts.

- La lithographie, beaucoup plus recherchée car elle permet des reproductions de haut niveau, surtout pour les artistes du XXème siècle, est une technique d'impression que l'on obtient avec un passage humide d'un dessin sur une pierre. La qualité dépend à la fois de la rigueur artistique du créateur - notamment ses couleurs - et la méticulosité du lithographe, dont le nom peut être associé à l'artiste.

- La gravure, technique plus adaptée aux oeuvres anciennes, est l'art de creuser le métal ou le bois, supports de base que l'on travaille avec une pointe sèche ou un burin. Différents procédés (eau-forte, aquatinte, ...) peuvent ainsi être utilisés.

La plupart des estampes de qualité sont éditées en un nombre d'exemplaires limité, généralement mentionné dans la marge, ainsi que la signature - à la main - de l'artiste. Ainsi un 11/75 signifie qu'il s'agit du onzième exemplaire des 75 tirés et en principe répertoriés. A ceux-ci peuvent s'ajouter des exemplaires donnés à également en tirage limité: ils sont indiqués EA suivi d'un chiffre romain.

Si les toiles de peintres reconnus sont devenues particulièrement onéreuses, tout comme, dans une moindre mesure, les dessins ou les gouaches forcément uniques, les multiples restent accessibles, et peuvent être achetées s'ils ne présentent pas de défauts (déchirures, pliures, décoloration à la lumière,...). Si pour certaines signatures, une bonne connaissance s'impose (par exemple, on sait que pendant quelques années, Salvador Dali avait signé "en blanc" un nombre très important de papiers avant leur impression), on peut sans trop de problème acheter des lithographies dans les ventes de maisons reconnues, comme en galerie ayant pignon sur rue.

Le 18 décembre à Drouot, la société Calmels-Cohen (www.calmelscohen.com) , le 19 décembre à Bruxelles , la maison Pierre Bergé et associés (www.pba-auctions.com), le 20 décembre à Neuilly sur Seine, la SVV Aguttes (www.aguttes.com), le 21 décembre la société Palloc-Courchet-Fede à Nice ( www.nice-encheres.com) mettront en vente de nombreuses estampes. Les prix sont très variables: on trouve ainsi une aquatinte de Miro estimée 30.000 euros, une eau-forte de James Ensor de 1833 pour 2.000 euros, une pointe sèche de Sonia Delaunay (40/75) qui devrait avoisiner les 1.600 euros, une litho de Karel Appel (19/100) autour de 350 euros, prix que devrait à peine dépasser une autre litho d'André Masson (108/200).

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