La Chine prend la mesure du réchauffement climatique

Devenue le deuxième émetteur mondial de carbone derrière les Etats-Unis, la Chine commence à s'inquiéter de l'impact du réchauffement climatique. Un problème qu'elle a jusqu'ici toujours considéré comme secondaire par rapport au développement économique.

C'est l'histoire de l'arroseur arrosé: la Chine, deuxième plus grand pollueur mondial, s'inquiète des conséquences du réchauffement climatique. Dans un rapport que les médias officiels de Pékin ont rapporté ce mercredi, les scientifiques chinois estiment que leur pays subira une hausse des températures comprise entre 1,3 et 2,1 degrés Celsius d'ici à 2020, par rapport aux températures moyennes de l'année 2000. D'ici à 2050, la hausse pourrait atteindre 3,3 degrés, puis jusqu'à 6 degrés en avant la fin du siècle.

Selon l'agence Chine nouvelle, les auteurs du rapport estiment que ce réchauffement devrait entraîner des pénuries d'eau, en dépit de précipitations plus abondantes, dues à une plus grande évaporation sous l'effet de la chaleur. Les cyclones et autres désastres naturels devraient également être plus nombreux. Comme si les tempêtes, les inondations et les épisodes de canicule et de sécheresse qui ont fait plus de 2.000 morts en Chine cette année n'étaient que le prélude à un dérèglement climatique encore plus grand dans le pays le plus peuplé de la planète.

Le vice-ministre des sciences et technologie Li Xueyong affirme que ce rapport devrait "servir de référence scientifique et technique dans l'élaboration des futures politiques et pour la coopération internationale". Il montrerait également "l'attention que la Chine porte au problème global, et sa détermination à travailler avec la communauté internationale". Sauf que les autorités chinoises ne sont pas engagées dans une politique de réduction obligatoire des émissions de gaz à effet de serre et il n'est guère probable que le gouvernement chinois adopte des quotas limitant ces rejets, la principale préoccupation de la Chine étant le développement économique et la croissance. Pays signataire du protocole de Kyoto, la Chine, parce qu'elle est classée parmi les pays en développement, n'est pas soumise au mécanisme de limitation des émissions de gaz à effet de serre qui concerne une trentaine de pays industrialisés.

La Banque Mondiale avance que les émissions de carbone auraient augmenté de 15% entre 1992 et 2002. La Chine dépasse désormais le Japon et se situe au deuxième rang derrière les Etats-Unis avec 25% des émissions mondiales. Le groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique qui regroupe près de 5.000 chercheurs du monde entier s'accorde sur un réchauffement moyen de la planète d'au moins 1,4 à 5,8 degrés Celsius d'ici à 2100. Le prochain rapport de cet organisme est attendu pour début février.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.