Le chiffrage du programme législatif de l'UMP prend du retard

Alors que l'UMP tarde à présenter le chiffrage de son programme législatif, l'institut de l'entreprise évalue à quelque 35 milliards d'euros les propositions de Nicolas Sarkozy sur son site www.debat2007.fr

Pourquoi ce retard ? De jour en jour, la présentation du chiffrage du programme législatif de l'UMP est décalée, au prétexte que tous les calculs ne sont pas finalisés. Pourtant, en présentant le projet législatif de la majorité le 13 novembre dernier, François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et président de la commission du projet, avait annoncé que les responsables de l'UMP chargés de l'opération - le député Eric Woerth, trésorier de l'UMP, et le sénateur Alain Lambert - seraient en mesure de donner un chiffrage précis des propositions le jeudi suivant, lors du conseil national de l'UMP.

Surprise : le jeudi suivant, point de chiffrage. Annoncé le matin par le même Fillon pour l'après-midi, cette opération d'évaluation est tombée dans les oubliettes. Prétexte avancé à la clôture du conseil national par François Fillon : compte tenu des amendements adoptés au conseil, le chiffrage était à revoir. Il serait donné sans faute dans le courant de la semaine prochaine, promettait-il. Or la semaine avance et l'UMP fait toujours la sourde oreille...
Pendant ce temps, les experts de l'institut de l'entreprise continuent leurs travaux.

Mis en place en septembre, une cellule met en ligne, "en temps réel", sur le site www.debat2007.fr, le chiffrage des propositions de campagne pour 2007, en provenance des six principaux principaux partis politiques : UMP,PS, UDF, Verts, PCF et Front national ( voir la Tribune du 29 septembre) et les réactualise jour après jour au gré des précisions apportées par les candidats et les partis. C'est ainsi que le programme du probable candidat UMP à la présidentielle vient de faire l'objet d'une nouvelle évaluation au regard des dernières propositions avancées lors du meeting de Saint-Etienne le 9 novembre dernier.

Si le coût brut du programme du président de l'UMP tourne toujours autour de quelques 35 milliards d'euros, certaines propositions font l'objet d'une nouvelle estimation. Ainsi le soutien à l'effort de recherche des entreprises coûterait 3 milliards d'euros. Nicolas Sarkozy s'engage "à doubler les crédits dédiés au financement de l'effort de recherche des entreprises, en concentrant davantage ces moyens supplémentaires sur les PME".

Selon l'institut de l'entreprise, le montant total actuel des aides en faveur de la recherche des entreprises se monte à environ 3 milliards d'euros. Ces aides se décomposent de la façon suivante : 950 millions de crédit impôt-recherche, 1 milliard pour l'agence de l'innovation industrielle, 260 millions pour l'aéronautique, 190 millions pour le fonds de compétitivité des entreprises, 136 millions pour les pôles de compétitivité , 150 millions pour les jeunes entreprises innovantes etc...Un doublement de cette enveloppe coûterait donc 3 milliards aux finances de l'Etat.

Sur l'exonération des droits de succession, l'institut de l'entreprise chiffrait cette mesure, fin septembre, à 6,6 milliards. Elle révise cette estimation à la baisse aujourd'hui à 4,5 milliards. Car, depuis, Nicolas Sarkozy a précisé que cette exonération ne toucherait que "les patrimoines petits et moyens". Sur la déficalisation totale des emplois de service à la personne, les experts patronaux retiennent deux hypothèses, selon le sens donné au terme déficalisation.

Dans un premier cas, si les ménages retiraient de leur assiette imposable les salaires et charges versées pour les emplois à domicile, le système coûterait 800 millions de moins que le mécanisme actuel. Dans la deuxième hypothèse, le relèvement de 50 à 100% de la réduction d'impôt consentie aux particuliers qui emploient un salarié à domicile entraînerait un coût supplémentaire de 2 milliards d'euros pour le budget de l'Etat. Devant la complexité de ces chiffrages, on comprend pourquoi l'UMP se donne le temps de compter et recompter...

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