Merkel appelle à une coopération des grandes nations pour surveiller les hedge funds

La chancelière allemande, qui a également détaillé les objectifs de la présidence allemande de l'Union européenne début 2007, juge "indispensable" que les pays du G8 surveillent l'activité de ces fonds spéculatifs, porteurs de risques pour la stabilité des marchés financiers.

"La transparence des marchés financiers, en particulier en ce qui concerne des instruments comme les fonds spéculatifs, sera un des thèmes forts de la présidence du G8", a affirmé la chancelière Angela Markel ce matin à Berlin devant l'association de la presse étrangère.

Le G8, un forum qui réunit Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Russie et Royaume-Uni, n'est "pas une instance de décision", a-t-elle prévenu, tout en soulignant qu'une unanimité de vue sur la question pourrait "naturellement donner des impulsions internationales importantes".

Selon notre confrère Handelsblatt, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne seraient prêts à lever leur veto sur la question et à soutenir un projet de régulation plus étroite des fonds spéculatifs. Un premier jet devrait être discuté en février à la réunion du G7 Finances d'Essen en Allemagne, qui rassemblera les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus industrialisés.

Le G8 sera aussi l'occasion d'aborder la question des grands déséquilibres en termes de taux de change. "Le fait que ces déséquilibres existent est connu et le fait de devoir les surveiller étroitement est aussi connu", a affirmé Merkel. En particulier, les Etats-Unis sont en froid avec la Chine qui refuse de laisser sa monnaie, le yuan, se réévaluer.

Angela Merkel garde par ailleurs l'espoir d'une reprise rapide des négociations entre l'Union Européenne et la Russie en vue de la conclusion d'un accord de partenariat à dominante commerciale. Ce sera un des buts prioritaires de la présidence allemande de l'Europe des Vingt-Sept lors du premier semestre 2007. Un préalable est la levée de l'embargo sur la viande polonaise par Moscou, réclamé la semaine dernière par la chancelière avec les présidents polonais et français. Merkel a ajouté que le prochain accord de partenariat devrait reprendre des éléments de la charte internationale sur l'énergie, laquelle facilite l'accès d'investisseurs étrangers sur le marché russe et que Moscou refuse toujours de ratifier.

Parmi les autres priorités de sa présidence européenne, Angela Merkel a cité l'organisation d'un sommet économique entre l'Europe et les Etats-Unis. Assurant actuellement la présidence de l'Union Européenne, la Finlande avait, par la voix de son ministre des Finances, déclaré après les élections au Congrès américain de novembre que l'Europe avait espoir d'une nouvelle possibilité de relancer les négociations commerciales de Doha, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

Berlin avait hier une allure de ville assiégée, en raison des forces de sécurité déployées lors de la visite du premier ministre israélien Ehud Olmert. Angela Merkel a précisé devant la presse étrangère qu'elle "allait naturellement encourager Israël" à prendre le chemin de la paix avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qui est aux yeux de Berlin celui "avec qui un tel processus de paix doit avoir lieu".

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