Perquisitions chez EADS et Lagardère dans l'affaire des délits d'initiés

Les sièges sociaux des deux groupes ont été perquisitionnés ce matin. La justice enquête sur les ventes de titres EADS effectuées au printemps juste avant l'annonce des retards du programme de l'Airbus A380.

Nouveau rebondissement dans l'affaires de délits d'initiés chez EADS: les sièges sociaux du groupe européen d'aéronautique et de défense et de son actionnaire Lagardère ont été perquisitionnés ce matin. La justice s'intéresse aux ventes d'actions EADS effectuées au printemps dernier, avant la révélation des retards du programme de l'A380 et la plongée du groupe dans la tourmente.

Menées sur l'ordre des juges Philippe Courroye et Xavière Simeoni, du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, dans le cadre de leur enquête judiciaire, ces perquisitions ont été confirmées par les deux groupes. Le parquet de Paris a ouvert le 20 novembre une instruction contre X pour "délit d'initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société".

L'enquête porte sur plusieurs types de ventes de titres. En premier lieu, de nombreux dirigeants du groupe d'aéronautique, au premier rang desquels Noël Forgeard, qui était à l'époque co-président exécutif d'EADS, ont vendu au printemps dernier des paquets d'actions, avant que les problèmes de l'A380 ne soient rendus publics. L'annonce des gros retards enregistrés par ce programme clé d'Airbus avait suscité un effondrement de l'action de sa maison-mère EADS. La justice cherche donc à déterminer si les dirigeants d'EADS étaient déjà conscients de la gravité de la situation quand ils ont vendu leurs actions.

Deuxième problème: la vente par Lagardère de 7,5% d'EADS au même moment. Désireux de se recentrer sur ses activités dans les médias, Lagardère a décidé en avril d'alléger de moitié sa participation dans le groupe d'aéronautique, en même temps, d'ailleurs, que l'actionnaire allemand de référence DaimlerChrysler. Là aussi, la justice veut savoir si Lagardère était informé des problèmes d'Airbus au moment où la cession de titres a été effectuée. Interrogé sur ce point, Arnaud Lagardère, le patron du groupe, avait affirmé que non, ajoutant qu'il préférait passer pour un incompétent qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines, que pour un malhonnête qui se serait débarrassé sciemment d'actions sur le point de s'effondrer.

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