Alors que le programme Airbus A350 vient d'être lancé pour une mise en service en 2013, sans que la question de son financement soit réglée, l'avionneur européen prépare discrètement depuis quelque temps son prochain duel avec Boeing : le renouvellement de sa famille d'avions moyen-courriers, l'A320 qui l'opposera au Boeing 737 au cours de la prochaine décennie.

Une équipe d'une vingtaine de personnes, qui rapporte directement à Louis Gallois à la fois président d'Airbus et co-président exécutif d'EADS, collabore avec 200 ingénieurs. "Cette équipe a été créée à l'initiative de l'ancien président d'airbus Gustav Humbert qui nous a dit "plus jamais cela" après le succès du B787", indique l'un de ses membres.

Le directeur commercial d'Airbus expliquait lundi "qu'il n'y aurait pas de nouveau appareil autour de 2015, au moment où les motoristes lanceront leur nouveaux moteurs". Pourtant selon un fournisseur d'Airbus, les réflexions internes portaient jusqu'ici sur une mise en service en 2013. Une date confirmée à La Tribune par un cadre d'EADS qui après réflexion a étendu la fourchette entre 2013 et 2015.

"Les équipes d'EADS doivent faire un point d'étapes avec les motoristes début janvier", explique cette source. Boeing de son côté est plus discret. Le bruit circule que l'américain prépare un successeur de son B737 pour 2012. Ce qui suppose un lancement autour de 2008.

La question du calendrier dépend notamment des ventes actuelles des A320 et B737 qui sont excellentes pour les deux avionneurs. Airbus a par exemple vendu toute sa production jusqu'à 2009 et a quasiment bouclé 2010. Or, tous ces avions récents verraient leur valeur résiduelle (ce que détestent les compagnies) chuter en cas de lancement dans la foulée de nouveaux modèles.

La bataille des moyen-courriers est stratégique Ces appareils doivent représenter plus de 15.000 livraisons au cours des vingt prochaines années, soit près de 70% ventes.