La compétition internationale pour les "graduate programs" s'intensifie

Une analyse du rédacteur en chef d'eFinancialCareers.com sur la croissance et l'internationalisation de la compétition pour décrocher ces fameux "graduate programs" des grandes banques. Cette formule, propre au système anglo-saxon, s'apparente à un vrai premier job, auquel s'ajoute une dimension essentielle de formation.

Une bonne partie des inscriptions aux "graduate programs" 2007 des banques est désormais bouclée. Les Goldman Sachs, UBS et autres Barclays Global Investors ont stoppé les inscriptions et accueilleront - ou pas - les étudiants qui ont postulé en temps et en heure. Minimes sont les chances pour les candidatures tardives. Enfin, seule une poignée d'institutions financières acceptent encore des candidatures.
Les étudiants doivent-ils s'angoisser - aujourd'hui plus que par le passé - à l'idée de ne pas être sélectionnés par leurs banques favorites ? Eh bien ... oui !
Le cliché selon lequel le job le plus difficile à décrocher est le premier semble encore plus vrai cette année. On pourrait penser qu'à l'allure où va le développement des activités financières de la City, rejoindre ce petit monde est chose aisée. Le nombre de postes à pouvoir atteint actuellement des records, plus de 10.000 selon une étude de l'administration de la City de Londres.
Les étudiants européens adorent Londres
Alors pourquoi cette quête du graal se révèle-t-elle plus dure que jamais ? Entendre sans cesse parler de bonus exorbitants suscite logiquement pléthore de candidatures. Deutsche Bank, par exemple, a simplement 200 postes de "graduate" à offrir en Grande-Bretagne et reçoit quelque 100.000 CV de jeunes diplômés ! Certains analystes juniors dans leur première année professionnelle peuvent toucher 80.000 livres (118.000 euros). Pas étonnant qu'un nombre croissant d'étudiants veulent aussi leur part du gâteau.
En principe, les étudiants britanniques se trouvent avantagés dans la compétition. En effet, plus de 70% des banques et des asset managers visent, pour leurs postes en front-office, les mêmes écoles depuis toujours. Le problème pour les jeunes talents britanniques ? Les recruteurs n'hésitent plus à faire leur marché chez la concurrence internationale.
Plus de langues maîtrisées, d'expérience professionnelle accumulée, et de formations en finance sont désormais disponibles. De quoi créer du souci aux étudiants en Art des meilleurs établissements anglais ("Oxbridge" !), jusque-là également chassés par le secteur.
Prenez l'exemple de l'université Bocconi de Milan. La semaine dernière, nous avons organisé une rencontre entre 60 étudiants en MBA et trois recruteurs pour discuter des opportunités professionnels dans la finance. Conclusion ? Peu de débouchés en Italie, excepté dans la banque de détail et dans la banque privée (exception faite d'une poignée de postes en private equity). Je vous laisse deviner qui cherche aujourd'hui du travail à la City... Même constat pour les étudiants des grandes écoles en France, tels que HEC et ESSEC, ou encore les étudiants espagnols de IE et IESE.
Comparez : 90% des étudiants de Bocconi sont italiens contre 10% d'étudiants d'Oxford originaires de Grande-Bretagne. Les jeunes diplômés de l'Union Européenne et au-delà sont les nouvelles cibles des banques.
Mieux vaut prévenir que guérir
Est-ce là dresser un tableau noir ? Non. La compétition pour un nombre limité de poste peut toutefois venir de toute part. Un responsable du recrutement des "graduates" d'un établissement américain en pleine expansion me disait récemment qu'avec les lois anti-discrimination pour l'emploi des seniors, lui et l'ensemble des acteurs de la City veilleraient à recruter aussi des analystes de 40 ans.
Pour vous, jeunes diplômés, en particulier britanniques, savoir que cette compétition existe signifie que vous êtes à mi-chemin dans votre quête pour l'emploi idéal. Rester ensuite dans cette industrie de plus en plus concurrentielle dépendra autant de vos compétences techniques et de votre sens de la communication et du leadership que de votre capacité à recevoir et à donner des coups. La City est une pyramide où les gens peuvent tomber, quelque soit leur niveau .
Un autre recruteur déclarait récemment à un auditoire composé de plus de 100 étudiants en début de cursus à la London School of Economics : "Sachez que je regarde constamment les CV de vos homologues européens". Au choix : remontez-vous les manches ou passez à l'action !
Et vous, seriez-vous prêt à batailler pour décrocher un de ces "graduate programs" ? Votre opinion nous intéresse !
Ian Brown est le rédacteur-en chef d'eFinancialCareers.com. Cet article est une traduction de la version parue dans le quotidien londonien gratuit City A.M le 22 novembre 2006.

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