Accord Moscou-Washington sur l'entrée de la Russie à l'OMC

Les deux pays ont finalement trouvé un compromis sur les conditions d'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du commerce. Il s'agissait du dernier grand pays à ne pas faire partie de l'organisme qui gère le libre échange tout autour de la planète.

C'est dans l'un des derniers pays officiellement communistes de la planète, le Vietnam, que la Russie et les Etats-Unis ont signé ce week-end un accord qui devrait permettre à l'ex-Union soviétique d'entrer enfin dans l'organisation qui met en musique le libre-échange dans l'ensemble de la planète. La Russie était la dernière grande puissance économique à ne pas faire partie de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

L'accord bilatéral de 800 pages a été signé par la représentante américaine au Commerce, Susan Schwab, et le ministre russe au Développement économique German Gref, en marge du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui se tenait ce week-end à Hanoi.

En négociation depuis 1994, cet accord lève l'un des derniers obstacles à l'accession de Moscou à l'OMC. "Je suis très heureuse d'avoir l'occasion de célébrer cette étape fondamentale où la Russie fait un pas de plus pour devenir membre de l'OMC", a déclaré Mme Schwab, convaincue que cette intégration est dans l'intérêt "de la Russie mais aussi des Etats-Unis".

Le processus n'est pas terminé pour autant. Moscou va devoir maintenant entamer des négociations multilatérales avec les membres de l'OMC, un processus qui pourrait prendre jusqu'à huit mois, selon M. Gref. Il appartiendra aussi au Congrès américain de ratifier l'accord signé dimanche, puis d'accorder à la Russie la normalisation permanente des relations commerciales bilatérales (PNTR). Deux combats d'autant moins gagnés d'avance pour Moscou que le Sénat et la Chambre des représentants américains sont maintenant contrôlés par les démocrates, connus pour leur position plus protectionnistes que le gouvernement Bush.

Les Etats-Unis étaient les derniers à objecter à l'entrée de Moscou au sein du gendarme du commerce mondial, citant en particulier les problèmes de fermeture du marché russe des services et de violations des droits de la propriété intellectuelle.

L'accord est considéré comme un signe de la confiance des Etats-Unis dans le développement de l'économie russe. Il impose une réduction des taxes douanières sur tous les produits ou presque, de la médecine à l'aviation.
Ces derniers mois, les discussions avaient été ponctuées de passes d'armes verbales, avec des accusations réciproques sur l'utilisation des enjeux commerciaux à des fins politiques, ou pour résoudre des querelles de dossiers en principe sans lien avec celui de l'OMC.

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