Les "low-cost" débarquent en force à la Bourse

Pour sa première journée de cotation aujourd'hui, l'action de la compagnie aérienne espagnole à bas prix Vueling s'est envolée de 16 %. Ses concurrentes Aer Lingus et Air Berlin sont elles aussi entrées en Bourse cette année.

Et une troisième "low-cost" européenne en Bourse ! Après Air Berlin et Aer Lingus un peu plus tôt dans l'année, c'est au tour de la compagnie aérienne espagnole à bas prix Vueling de faire ses débuts sur le marché. De très bons débuts : l'action s'envole de 16 % aujourd'hui, pour son premier jour de cotation. Cela a permis au transporteur hispanique de lever 191 millions d'euros.

Fin septembre, la compagnie irlandaise Aer Lingus avait récolté 644 millions. Quant à Air Berlin, le groupe allemand avait engrangé 444 millions d'euros en mai.

Pourquoi ce débarquement en force des "low-cost" sur les marchés boursiers ? Parce que les investisseurs sont devenus tout feu tout flamme pour le secteur aérien, au gré de la hausse du trafic et de la - récente - baisse du prix du carburant : les cours de Bourse des compagnies aériennes européennes bondissent en moyenne de près de 60 % depuis le début de l'année.

Une aubaine pour les "low-cost", à la recherche de capitaux pour financer leur développement très rapide. Vueling souhaite acquérir "entre 20 et 40 avions." Et la société, qui opère depuis Madrid et Barcelone, entend se doter d'une base supplémentaire en mars prochain. Paris, Milan, Rome ou Amsterdam, Vueling n'a pas encore choisi.

Un bémol : la compagnie - qui espère pourtant clore 2006 sur plus de quatre millions de passagers transportés, soit le double de l'an dernier - devrait achever l'année sur une perte de l'ordre de sept millions d'euros. Cette fragilité pourrait l'exposer à un rachat par un concurrent. Trois jours après son entrée en Bourse, Aer Lingus avait ainsi vu Ryanair fondre sur elle, avec une offre publique d'achat (OPA) !

Dès ce vendredi, Jose Miguel Abad, président de Vueling, a prévenu que la société n'était pas à vendre. Il faut dire que Enrique Dupuy, directeur financier d'Iberia, aurait déclaré que Clickair - la compagnie low-cost d'Iberia - pourrait être intéressée par un rachat de Vueling, selon le journal Expansion.

Mais que Jose Miguel Abad se rassure. Une OPA ne se fait pas si facilement. La preuve avec l'offre de Ryanair sur Aer Lingus, qui se termine lundi 4 décembre. "Nous avons à peu près autant de chances de réussir que l'Angleterre (en petite forme, NDLR) de remporter le tournoi des six nations au printemps prochain", a reconnu Howard Millar, directeur financier de Ryanair, dès jeudi.

Aer Lingus n'aura même pas eu à attendre la présentation - aujourd'hui - de son plan de réduction des coûts pour convaincre ses actionnaires de ne pas souscrire à l'offre de Ryanair. Dès son lancement début octobre, le gouvernement irlandais et les salariés, actionnaires à hauteur de 40 % au total, avaient dit non à l'OPA de 1,48 milliard d'euros.

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