Gaz : Gazprom évoque une possible pénurie en Europe du fait de la Biélorussie

La Biélorussie menace d'empêcher le transit de gaz vers l'Europe de l'Ouest si elle ne trouve pas d'accord sur les tarifs avec Gazprom. Un chantage "grotesque" selon Alexandre Medvedev, le vice-président du groupe gazier interviewé dans le Figaro, qui n'exclut pas une possible pénurie, tout en se voulant "confiant"...

L'Europe n'est pas à l'abri d'une "pénurie" de gaz russe, prévient Alexandre Medvedev, le vice-président de Gazprom. Dans une interview accordée au Figaro, il revient sur les négociations tendues entre le géant gazier et le gouvernement biélorusse.

Gazprom a demandé une hausse des prix appliqués à la Biélorussie pour se rapprocher des tarifs européens, une augmentation que Minsk refuse pour le moment. En tant qu'ancien satellite de l'ex-Union soviétique, la Biélorussie bénéficiait jusqu'à présent de tarifs particulièrement avantageux en matière de gaz: 46,68 dollars (35,46 euros) par millier de mètres cubes, alors que le prix du marché est de 240 dollars (182 euros) environ. La compagnie gazière et le gouvernement biélorusse ont trois jours pour trouver un accord, sans quoi, l'entreprise russe coupera le robinet du gaz à ses voisins biélorusses le 1er janvier à 10 heures, heure de Moscou.

L'offre de Gazprom prévoit de facturer le millier de mètres cubes 105 dollars (environ 80 euros) à la Biélorussie en échange de l'acquisition par le groupe russe de 50% de Beltrangaz, l'entreprise publique gérant le réseau de gazoducs biélorusse. "Si vous comparez notre offre avec les conditions tarifaires du marché, vous mesurez l'importance de nos concessions", insiste Alexandre Medvedev qui assure que les propositions faites aux Biélorusses "prennent en compte les spécificités de leur économie". Mais les Biélorusses ne l'entendent pas de cette oreille et menacent d'empêcher le transit du gaz russe par leur territoire vers l'Union européenne en l'absence d'accord avec Moscou, un chantage "grotesque" selon le vice-président de la compagnie gazière.

Environ 20% du gaz consommé par l'Union européenne provient de Russie et 5% transite par la Biélorussie. Si Alexandre Medvedev n'exclut pas "un rationnement contraint de l'offre (de Gazprom) et donc des pénuries pour [ses] clients" européens, il reste "confiant dans le fait qu'il n'y en aura probablement pas". Le vice-président de Gazprom rappelle que sa société a "constitué des réserves souterraines", que ses clients "ont fait le plein de leurs stocks et que Gazprom "peut aussi optimiser le flux de gaz transporté via l'Ukraine voisine".

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