ITV rejette l'offre formelle du câblo-opérateur NTL

La première chaîne de télévision commerciale britannique estime que l'offre mixte du câblo-opérateur n'a pas d'intérêt stratégique et la sous-évalue.

Nouveau rebondissement dans la bataille pour le contrôle de la chaîne de télévision britannique ITV, une bataille qui oppose deux milliardaires anglo-saxons, le magnat des médias Rupert Murdoch et le milliardaire touche-à-tout Richard Branson. La première chaîne commerciale outre-Manche a vertement repoussé les avances du câblo-opérateur NTL : "du point de vue d'ITV, une fusion avec NTL a peu, voire pas de logique stratégique" explique le conseil d'administration d'ITV dans un communiqué paru mardi matin.

Les administrateurs, qui se sont réunis hier et ont rejeté à l'unanimité cette proposition, considère en outre que l'offre de NTL sous-évalue grandement ITV, valorisée actuellement 4,4 milliards de livres, l'équivalent de 6,5 milliards d'euros.

Selon les termes dévoilés dans ce communiqué, NTL a formulé une offre mixte, en papier et en numéraire, à raison de 105 pence en cash et des titres NTL à émettre d'une valeur de 17 pence par action ITV au cours de référence du 9 novembre, jour où NTL a révélé avoir approché ITV. Or le cours de NTL ayant baissé depuis, la valeur de l'offre est tombée de 122 pence à 120,4 pence par action ITV, à peine quelques pence de plus (+5%) que le cours actuel (quasi stable à la mi-journée autour de 114 pence).

Autres raisons de l'opposition des dirigeants d'ITV, l'offre de NTL, que leurs banquiers conseils ont examiné en détails, "ne comprenait pas d'alternative entièrement en espèces" et restait soumise à diverses conditions, notamment l'accord des fonds de retraite d'ITV.

La chaîne de télévision s'avère une proie bien difficile à saisir pour le numéro un britannique du câble. Depuis vendredi, un acteur de poids s'est invité dans la danse : le bouquet satellite britannique BSkyB, contrôlé par le magnat des médias Rupert Murdoch. Vendredi, après la clôture des marchés, BSkyB a annoncé avoir acquis une participation de 17,9% dans le capital d'ITV pour 940 millions de livres.

Selon la réglementation britannique, BSkyB ne peut prendre plus de 20% d'ITV. Aussi le milliardaire Richard Branson, premier actionnaire de NTL avec 11% du capital, s'est-il offusqué de cette "tentative patente de distorsion de la concurrence", accusant BSkyB de vouloir uniquement empêcher l'émergence d'un sérieux rival. Le régulateur britannique des télécommunications a d'ailleurs annoncé qu'il allait vérifier si la participation prise par le bouquet satellite BSkyB au capital de ITV constituait un "changement de contrôle" au sein du groupe.

James Murdoch, le fils de Rupert, à la tête de BSkyB, a déclaré qu'il était "optimiste à l'égard des perspectives de croissance à long terme" d'ITV, qu'il décrit comme "une marque de télévision et de production de premier rang en Europe." Branson et NTL ont l'intention de saisir les autorités britanniques.

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