Le démantèlement du Clémenceau intéresserait plusieurs dizaines d'entreprises

La marine nationale affirme que le chantier de démantèlement et de désamiantage de l'ex porte-avions français, devenu la coque Q-790, suscite l'intérêt de plusieurs entreprises spécialisées, en France, y compris à Brest, mais plus largement en Europe.

Lundi, à Brest, le capitaine de frégate Charles-Henry Orcel, du service de soutien de la flotte, a affirmé que plusieurs dizaines d'entreprises françaises et européennes ont montré leur intérêt pour le démantèlement de l'ex-porte-avions Clemenceau suite à l'appel d'offre européen lancé dans ce but par le ministère français de la défense.

Il réagissait à la publication d'un rapport confirmant la présence d'amiante un peu partout dans la coque du navire. L'officier de la marine nationale n'a pas précisé le nombre et la nationalité de ces entreprises, indiquant simplement que "des entreprises brestoises" sont sur les rangs.

Il a rappelé que l'appel à candidatures avait été limité aux chantiers européens, afin de garantir que "cette déconstruction s'effectue dans le respect des conditions HSCT, dans le respect de l'environnement" du fait de la présence d'amiante sur le navire.

L'amiante est présente "un petit peu dans beaucoup d'endroits" de la coque Q-790, nom désormais attribué à l'ex-fleuron de la marine française, et les entreprises devront mettre en oeuvre "des opérations de dépollution un petit peu partout", a-t-il ajouté.

On se souvient que la France avait initialement voulu envoyer le navire en Inde où il devait être démantelé et désamianté. Mais les associations écologistes et environnementalistes ont dénoncé ce projet et révélé les conditions précaires du chantier indien où devait être effectée l'opération. L'opinion publique a alors obligé le gouvernement à renoncer à ce projet.

Le Clémenceau - pardon, la coque Q-790 - qui était alors remorqué en plein océan indien a du faire demi-tour et revenir en France, non sans quelques ultimes péripéties sur sa destination finale. L'affaire avait tourné au fiasco pour le gouvernement, chacun de ses membres essayant de se repasser "la patate chaude".

Aujourd'hui, "l'ensemble du bateau est à traiter" souligne François Lejuste, directeur général de Tecnitas, filiale à 100% de Veritas, dont l'expertise rendue publique vendredi a montré l'étendue des zones amiantées: 17,5 km de tuyaux, 2,8 km de gaines de ventilation, 2.380 m2 d'amiante projetée et 3.920 m2 de matelas amianté pour l'isolation, 7.120 m2 de dalles au sol et 44.000 m2 de peinture. Le bâtiment, long de 266 m pour une largeur de 51 m, disposait de 14 ponts.

Alors que la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, avait évoqué début 2006 à l'Assemblée nationale le chiffre de 45 tonnes d'amiante restant à bord de la coque "selon une estimation réalisée par la marine à l'aide des plans", Tecnitas a recensé non pas le volume d'amiante mais les "matériaux amiantés", des données "directement utilisables par les industriels", selon François Lejuste. L'expertise Tecnitas a coûté 600.000 euros.

Le ministère de la Défense choisira à la mi-février les candidats présélectionnés pour participer à l'appel d'offre, qui sera lancé dans la foulée. Le choix de l'entreprise retenue interviendra au dernier trimestre 2007, pour une ouverture du chantier début 2008.

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