Le déficit commercial français s'accentue de nouveau en octobre

Les exportations se sont repliées et les importations ont augmenté: le déficit commercial français s'est creusé à 2,7 milliards d'euros en octobre après s'être replié à 1,5 milliard en septembre. Pénalisées en octobre par un recul des ventes d'Airbus, les exportations restent importantes, en hausse de 9% sur les dix premiers mois de l'année.

Septembre n'aura été qu'un instant de répit. Alors qu'il s'était replié ce mois-là à 1,5 milliard d'euros, le déficit du commerce extérieur français s'est de nouveau nettement creusé en octobre, à 2,7 milliards. Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé atteint 29,3 milliards d'euros, un record. Et cette dégradation ne peut être mise sur le compte de la vigueur de l'euro. En démontre la bonne santé de la balance commerciale allemande, excédentaire de 17,3 milliards d'euros sur la même période. L'Insee estime d'ailleurs que cette parité, en pénalisant les exportations, ne coûte aujourd'hui qu'un dizième de point au PIB français.

De plus, le solde du mois de septembre a été révisé par rapport au 1,3 milliard annoncé précédemment. Le reflux des prix du pétrole et l'amélioration des exportations de biens d'équipement avait alors permis de limiter le déficit. En août, le solde négatif avait atteint 2,9 milliards d'euros.

Les deux facteurs de l'équation ont joué défavorablement en octobre, puisque non seulement les exportations ont diminué, à 32,3 milliards d'euros, contre 32,8 milliards en septembre, mais les importations ont progressé, à 35 milliards d'euros contre 34,3 milliards le mois précédent. "La baisse des exportations françaises s'est notamment observée à destination de nos partenaires de la zone euro, qui sont pourtant en train de connaître une reprise de l'activité, en particulier outre-Rhin", note Marc Touati chez Natixis.

Preuve de notre dépendance aux contrats importants, les exportations ont notamment été pénalisées par le tassement des ventes d'Airbus, avec 22 appareils exportés en octobre pour un montant de 1,2 milliard d'euros contre 23 appareils vendus en septembre pour 1,5 milliard. De leur côté, les importations ont été pénalisées par les acquisitions de l'industrie civile, avec un rebond des achats aéronautiques et spatiaux en provenance d'Allemagne. Enfin, les achats d'équipements électroniques ont également progressé en provenance d'Asie. "Les exportations s'avèrent particulièrement bonnes en ce qui concerne l'industrie civile, en progression 9,3% sur les 10 premiers mois de 2006 contre une croissance de 3,7% sur la même période de 2005", nuance Alexander Law, économiste chez Xerfi.

Malgré cette dégradation, quelques éléments permettent en effet de rester optimiste. "Il faut garder à l'esprit que sur les dix premiers mois de l'année, les exportations ont progressé de plus de 9%, soit le meilleur résultat depuis 2000. Certes, le déficit commercial s'est dégradé par rapport à l'année précédente, cela est dû dans son intégralité à la flambée de la facture énergétique qui a grevé les comptes", indique Alexander Law, économiste chez Xerfi. Mais pour Marc Touai, le facteur pétrole n'explique pas tout. "En fait, l'évolution du prix du baril ne fait qu'amplifier un déséquilibre devenu structurel. Ainsi, si le cours du baril en euros n'avait pas baissé de 5 % en octobre, le déficit extérieur français de ce même mois aurait été augmenté d'environ 200 millions d'euros", indique Marc Touati.

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