Les difficultés de l'Italie en matière de compétitivité se confirment. Son déficit commercial hors Union européenne s'est élevé à 1,067 milliard d'euros en octobre contre 2,727 milliards en septembre, a annoncé l'Istat jeudi. En octobre 2005, ce déficit était de 185 millions d'euros (révisé de 235 millions). Et sur la période janvier - octobre, le déficit cumulé se monte à 18,947 milliards d'euros.

"A côté de l'automobile et des machines ou des équipements industriels, l'industrie italienne reste relativement ancrée sur des secteurs à faible valeur ajoutée", commente Marion Girard, économiste chez BNP Paribas qui cite notamment le textile, l'habillement (qui représentent plus de 10% des exportations du pays), la maroquinerie, les chaussures, la céramique... "Dans ces secteurs, elle est en concurrence avec des pays dont le coût de main d'oeuvre est bien plus faible", poursuit-elle.

A ce handicap, la péninsule ajoute des efforts insuffisants en matière de recherche et développement, mauvais gage pour l'avenir. En matière de R&D, les dépenses ne représentaient que 1,26% il y a un an, à peu près équitablement répartis entre le public et le privé, loin de la moyenne de l'Union européenne (1,93%) et environ deux fois moins que les grands pays du Vieux Continent. En outre, le tissu industriel italien est assez largement composé de PME "dont la capacité d'investissement est limitée et dont les volumes de production interdisent d'espérer réaliser des économies d'échelle", explique Marion Girard.

Le paysage s'est encore un peu plus assombri en novembre avec le recul de l'indice de confiance des entreprises du secteur manufacturier. Ce dernier est descendu à 96,8, contre 97,1 en octobre, a indiqué ce jeudi l'institut de recherche ISAE. Les économistes attendaient un indice globalement stable par rapport au mois précédent, à 97,2.

Autre nouvelle à peine plus rassurante, les ventes au détail ont augmenté en septembre de 0,1% en données corrigées des variations saisonnières en Italie, ramenant leur hausse sur un an à 1,8%, selon les statistiques publiées par l'Istat. Leur progression en rythme annuel avait atteint 2,0% en août. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes au détail ressortent en hausse de 1,3% par rapport à la même période de 2005.