Airbus veut sous-traiter 1,8 milliard d'euros du développement de l'A350

Alors que les actionnaires d'EADS peinent à s'entendre sur le financement de l'A350, le Président d'Airbus Louis Gallois souhaite faire sous-traiter la moitié de la production de l'aérostructure de l'avion.

Les actionnaires du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS peinent à s'entendre sur le financement de l'Airbus A350. Mais Louis Gallois, le co-président français, également PDG de la grande filiale Airbus a indiqué mardi vouloir obtenir de ses sous-traitants une contribution de 1,8 milliards d'euros aux coûts de développement de l'aérostructure -grosso modo le squelette de l'avion- de la future famille d'avions long-courrier d'une capacité comprise entre 250 à 375 sièges.

Le coût global du projet A350 est évalué entre neuf et dix milliards d'euros. "Sur l'A350, nous envisageons de mettre à l'extérieur 50% de la production de l'aérostructure, ce qui nous permet de le confier à des partenaires qui participeront au développement. L'objectif est de 1,8 milliard d'euros", a indiqué Louis Gallois en marge d'une audition devant les commissions des Finances et des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Ce montant ne correspond en rien au chiffre d'affaires que pourraient engranger les sous-traitants engagés dans le programme A350. Ce dernier dépendra du niveau des ventes de l'avion.

Cette annonce intervient alors que l'avionneur entend réduire de manière drastique le nombre de ses sous-traitants directs en passant de 3000 à 500. Les 2.500 autres deviendront les fournisseurs non plus d'Airbus mais des sous-traitants directs. Ce qui ne signifie donc pas que 2500 entreprises cesseront de travailler pour Airbus

Cette mesure fait partie du plan d'économies "Power 8", qui vise à des économies de deux milliards d'euros par an à partir de 2010. Afin de compenser les déboires de l'A380 mais aussi l'amenuisement des couvertures dollars qui en 2006 par exemple vont impacter l'Ebit (résultat d'exploitation) d'EADS d'environ un milliard d'euros.

Louis Gallois s'est vu soutenu par les deux commissions pour le lancement de l'A350. "Il est indispensable que l'on reste sur ce marché qui représente 40% du marché global en valeur. C'est essentiel pour la survie d'Airbus", a déclaré Patrick Ollier (UMP), président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée.

Selon lui, la chancelière allemande "Angela Merkel a indiqué à Louis Gallois que l'Etat allemand était prêt à intervenir". Il a poursuivi que "s'il y a des difficultés financières particulières sur le programme, il serait souhaitable que l'Etat français puisse intervenir aussi". Ce qui ne ferait qu'envenimer une fois de plus les relations avec les Américains. Washington et Bruxelles s'affrontent en effet devant l'OMC (organisation mondiale du commerce) sur les aides tant européennes qu'américaines à l'industrie aéronautique, à Airbus d'un côté, à Boeing de l'autre.

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