Assurance emprunteur : ne souscrivez pas les yeux fermés

Avec l'allongement de la durée des crédits, les banques et les courtiers proposent divers contrats d'assurances pour sécuriser les remboursements. Mais prenez garde de bien lire les conditions avant de signer. Les garanties sont souvent limitées.

Pour la signature d'un prêt immobilier, les banques exigent la souscription d'une assurance décès-invalidité (ADI). Elle permet de garantir le remboursement du crédit en cours en cas de décès ou de perte totale et irréversible d'autonomie de l'emprunteur. Mais selon la loi, elle n'est pas obligatoire mais seulement fortement conseillé.

Pourtant les banques sont de plus en plus nombreuses à imposer des packages "décès-invalidité-arrêt de travail".
"En matière de crédit immobilier, contrairement au crédit à la consommation, on n'a pas le choix de l'assurance. Il est pourtant possible de contourner cela en négociant lors de la souscription du prêt ou en passant par un courtier en assurance", souligne Jacques Poindron, porte-parole et juriste de l'Association française des utilisateurs bancaire.

En effet, si les taux des prêts sont aujourd'hui au plus bas, la différence se situe au niveau des frais annexes. Le taux de l'ADI est généralement compris entre 0,30% et 0,80% du montant emprunté. N'hésitez donc pas à faire jouer la concurrence. Mais attention, comme pour tout contrat, le prix n'est pas le seul critère. Soyez très attentif aux garanties offertes (âge limite d'indemnisation, mensualité fonction du capital restant, délais de carence).

Généralement les banques proposent des contrats collectifs, moins cher, mais dont les garanties et les indemnisations sont moins avantageuses que dans les contrats individuels. Autre point à surveiller : Si vous êtes deux co-emprunteurs, le plus prudent est d'assurer chacun. Cependant le coût est assez lourd. "Le bon réflexe est de couvrir à 100% la personne ayant le plus haut revenu, ou bien à revenu équivalent de couvrir chacun à hauteur de 50%. C'est un pari à prendre sur l'avenir", remarque Jacques Poindron.

Les banques proposent aussi de plus en plus souvent aux emprunteurs une assurance perte d'emploi, qui reste elle aussi facultative. "Nous attirons toujours le client sur le risque encouru lors d'une perte d'emploi et mettons à leur disposition des brochures explicatives", souligne Fabrice Di-Bello, chef de produit de BNP Paribas Assurance. L'UFC-Que choisir la juge "d'un intérêt limité et surtout rémunératrice pour les assureurs". Si vous la souscrivez, vous n'aurez pas le choix de l'assureur et dans beaucoup d'établissement il faut au préalable avoir souscrit un contrat maison pour l'ADI. Les taux appliqués sont rarement inférieurs à 0,20% par an du capital emprunté et sa mise en oeuvre est soumise à des conditions draconiennes : elle couvre les salariés en CDI au chômage après un licenciement, sauf pour faute grave.

Par ailleurs, il existe un délai de carence, en général de 12 mois, à compter de la signature. Enfin, le montant des indemnités versées est plafonné et limité dans la durée. Jacques Poindron relativise : "elle n'est pas si inutile, il faut juste s'assurer que vous remplissez bien toutes les conditions."

Dernière assurance proposée, celle de moins-value à la revente. À ce jour, seuls six établissements la proposent (Bred, Caisse d'épargne IDF Paris, CIC, certaines fédérations du Crédit mutuel, le Crédit foncier et Meilleurtaux.com). Elle permet, si le montant de le revente est inférieur à celui de l'achat, (hors frais de notaire), la prise en charge de la différence par l'assurance. La moins value prise en charge est limitée à 10 ou 20% du prix d'achat et à un plafond.

En conclusion : prenez le temps de bien étudier les contrats et de ne pas tenir uniquement compte du taux de crédit.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.