Les jeunes actifs expliquent le monde du travail aux étudiants

Une enquête Ipsos révèle la vision partielle du monde du travail développée par les lycéens et les étudiants et la réalité vécue par les jeunes actifs. Un décalage source de bonnes surprises mais aussi de désillusions.

Le monde du travail n'est pas toujours tel qu'on l'imagine... Le sondage "Première activité professionnelle" réalisé par l'Institut Ipsos auprès d'un échantillon mixte d'étudiants et de jeunes actifs à la demande de l'AJE (Association jeunesse et entreprises) (1) en fournit la preuve.

Cette enquête miroir avait notamment pour but d'évaluer s'il existait un décalage entre la perception des uns et la réalité vécue par les autres. Mission accomplie. Ainsi, selon les jeunes actifs, l'entrée sur le marché du travail semble plus rapide que prévu. En effet, 62 % d'entre eux ont obtenu leur premier poste en moins d'un trimestre, alors qu'un quart des lycéens et étudiants pensent réaliser cet exploit. Plus de la majorité sont employés dans des entreprises de taille moyenne (plus de 50 salariés) ou des grands groupes (500 salariés ou plus).

Pour beaucoup d'étudiants, il faudra donc renoncer aux petites structures et à la fonction publique, qui les rassurent et les attirent davantage. De même, une grande partie d'entre eux devront tirer un trait sur leur contrat de référence : le contrat à durée indéterminée. Dans les faits, seul un jeune actif sur deux a décroché d'emblée un CDI. Mais, là encore, pas question de dramatiser. Patients et confiants, 73 % nouveaux embauchés en CDD (contrat à durée déterminée) se disent satisfaits de leur situation. Décidés à ne rester que quelques années chez le même employeur, les jeunes actifs considèrent d'abord leur premier emploi comme un moyen d'acquérir des connaissances et de valider des compétences, un tremplin avant d'évoluer ailleurs.

Question conditions de travail, les nouveaux embauchés insistent sur l'importance de l'ambiance (jugée supérieure aux horaires ou aux avantages sociaux) et de l'accueil réservé par leur employeur. Lucides, les deux tiers pensent que les entreprises les considèrent comme des débutants qui vont mettre du temps à devenir opérationnels et dont il va falloir compléter la formation. Du reste, la majorité s'attend à en recevoir une. Désillusion... En pratique, seulement un jeune actif sur quatre a bénéficié de cette formation complémentaire. Un sur cinq a profité d'un stage d'intégration.

De même, les étudiants et les lycéens doivent s'attendre à un manque d'information concernant l'évolution de leur salaire, de leurs responsabilités et de leur contrat futurs. Toutefois, lorsque des échéances ont été précisées, celles-ci ont été respectées pour 73 % des interrogés.

Enfin, les jeunes actifs ruinent tous les espoirs que portent lycéens et étudiants sur leur formation pour s'informer sur les métiers. Selon eux, les stages, l'intérim, les jobs d'été, les forums et les rencontres avec des professionnels valent bien plus que les études. Une fois dans le monde du travail, ils se rendent compte d'une chose : rien ne vaut l'expérience.

(1) Sondage mené entre le 8 et le 17 juin 2006 auprès de 1002 jeunes âgés de 16 à 26 ans ayant atteint un niveau d'étude égal ou supérieur à la classe de seconde.

Lien : www.jeunesse-entreprises.com

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