Saddam Hussein exécuté dans les trente jours

La condamnation à mort de l'ex-dictateur pour l'exécution de 148 chiites dans les années 80 a été confirmée par la cour d'appel irakienne. La sentence pourrait être appliquée avant un mois, ce qui empêcherait la tenue de tout nouveau procès contre Saddam Hussein.

L'appel de l'ancien dictateur a été rejeté. La cour d'appel irakienne a confirmé aujourd'hui la condamnation à mort de Saddam Hussein. L'ancien raïs devrait donc être pendu dans les trente jours. Le juge de la cour d'appel Arif Shaheen a précisé que la sentence pourrait être appliquée "à n'importe quel moment à partir de mercredi". Dans le même temps, les appels de son demi-frère, Barzan al-Tikriti, l'ancien chef des renseignements du régime baasiste, et de l'ex-président du tribunal révolutionnaire, Awad al-Bandar, ont été également rejetés et leurs condamnations à mort confirmées.

L'avocat de Saddam Hussein, maître Khalil Doulaïmi, s'est exprimé depuis Amman, en Jordanie. Il a à nouveau qualifié le procès de son client de "100% politique" et a fustigé une décision "prévisible". Plus rien ne semble donc pouvoir sauver celui qui a tenu l'Irak d'une main de fer de 1979 à 2003, car d'après la constitution irakienne, aucune autorité, pas même le chef de l'Etat, ne peut user d'un droit de grâce. La décision du tribunal a également été critiquée par Amnesty International qui a fait part de sa déception face à un "procès faussé". Abondant dans le sens de l'organisation non-gouvernementale, Salim al-Jibouri, membre du parti islamique, le principal parti sunnite, a regretté que le procès de l'ex-dictateur se soit transformé en un "show".

Saddam Hussein avait été condamné à mort pour le meurtre de 148 chiites du village de Doujail dans les années 80, en représailles d'un attentat contre le convoi présidentiel. Il est actuellement également jugé pour le massacre de 180.000 Kurdes durant les campagnes militaires d'Anfal, entre 1987 et 1988. Si jamais l'ancien dictateur est exécuté avant la fin de ce procès, les charges contre lui seront abandonnées, une hypothèse qui déplaît à la communauté kurde, à commencer par le président irakien, Jalal Talabani.

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