L'Insee table sur un taux de chômage à 8,2 % en juin prochain

Après 0,9 % au quatrième trimestre 2006, la France devrait enregistrer une croissance de 0,5 % pour chacun des deux premiers trimestres 2007. Attribuable au ralentissement de l'économie mondiale et au durcissement des politiques monétaires, cette décélération n'empêchera pas une réduction substantielle du taux de chômage.

Grâce à l'effet démographique, il suffit d'une augmentation du PIB de 1,5 % pour stabiliser le chômage. Or, la croissance française devrait tourner autour de 0,5 % pour chacun des deux premiers trimestres 2007, soit 2 % en rythme annualisé, proche du rythme moyen qu'elle connaît depuis l'été 2005... Voilà en substance comment le taux de chômage devrait, selon l'Insee, décliner à 8,6 % en fin d'année et à 8,2 % fin juin 2007. "Un plus bas depuis 1983", commente Eric Dubois, chef du département de la conjoncture de l'Institut. Après 213.000 postes en 2006, l'économie française devrait créer qulques 115.000 d'emplois au premier semestre de l'an prochain.

Pour le dernier trimestre de l'année 2006, les experts du boulevard Adolphe Pinard tablent sur une croissance de 0,9 %, soit 2,1 % sur l'ensemble de l'année, en bas de la fourchette de 2 à 2,5 % prévue par le gouvernement pour l'élaboration du budget 2006. De fait, après une croissance zéro au troisième trimestre, "très en deçà de ce qui était attendu", les enquêtes montrent que l'opinion des chefs d'entreprise s'améliore en fin d'année.

L'an prochain, l'environnement international devrait être moins porteur et peser sur la croissance française, en raison de la décélération de l'économie mondiale, en particulier des Etats-Unis, et du resserrement des politiques monétaires et budgétaires, avec la hausse de trois points de la TVA en Allemagne. Mis à part les Etats-Unis, qui devraient abaisser leur taux directeur dès le début de l'année prochaine, la zone euro et le Japon poursuivront très probablement leur cycle de hausse de taux tandis que le statu quo devrait rester de rigueur en Grande-Bretagne.

Ces éléments défavorables seront atténués par quelques facteurs de soutien. Non seulement les prix du pétrole ont reflué depuis leur point haut d'août 2006, mais "la zone euro s'appuie sur une demande intérieure plus robuste, tirée par l'investissement des entreprises", indique l'Insee. La France sera par ailleurs soutenue par la consommation des ménages. "La désinflation et la baisse de l'impôt sur le revenu (qui devrait se faire sentir dès le premier tiers provisionnel mensualisé l'an prochain) devraient s'ajouter à la nouvelle hausse des revenus d'activité pour procurer de solides gains de pouvoir d'achat au revenu des ménages", explique l'Insee.

Le scénario de l'Insee reste soumis à quelques aléas. En premier lieu, le ralentissement du secteur immobilier aux Etats-Unis pourrait être plus vigoureux que prévu. Mais pour l'heure, il semblerait plutôt que la purge du secteur immobilier touche à sa fin, avec un arrêt de la dégradation de l'indice de confiance sur ce secteur et de meilleurs chiffres sur les ventes de logements anciens.

"Un second aléa porte sur la réaction début 2007 des ménages allemands et français aux aménagements de la fiscalité : si les consommateurs ajustaient immédiatement leur comportement de consommation à leur nouveau revenu, la baisse en Allemagne et la hausse en France de leurs achats en seraient accentués", indique l'Insee. Enfin, la vigueur de l'euro face au dollar qui, en pénalisant les exportations, ne coûte aujourd'hui qu'un dizième de point au PIB français, pourrait se renforcer davantage.

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