La prévision de croissance britannique revue en hausse à 2,75% pour 2006

Lors de la présentation du pré-budget, le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown a revu en hausse ses perspectives de croissance, qui devraient s'établir à 2,75% en 2006 et dans une fourchette de 2,75 à 3,25% l'an prochain. Très attendues après le rapport Stern, des mesures fiscales pour lutter contre le réchauffement climatique ont été annoncées.

Présenté par le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown, le pré-budget britannique a été dévoilé en ce début d'après-midi. Comme à l'accoutumée, Gordon Brown a actualisé les prévisions conjoncturelles pour le Royaume-Uni. La croissance a été revue sans surprise en hausse, de 2,75% cette année contre la prévision de 2 à 2,5% qui avait été faite en mars. Ce sera le dixième budget présenté par Gordon Brown.

Après avoir souffert d'une croissance qui n'avait pas été aussi faible depuis 1992 l'an dernier, le Royaume-Uni peut donc s'attendre à deux années de croissance vigoureuse, avec une hausse comprise entre 2,75% et 3,25% du produit intérieur brut (PIB) prévue pour 2007. Ces révisions s'avèrent néanmoins plus optimistes que celles pronostiquées par les économistes du consensus de Bloomberg, qui s'attendaient en moyenne à une croissance de 2,5% pour 2006 et 2007.

"Nous nous attendons à une croissance de 2,3% l'an prochain en raison du ralentissement en Europe et aux Etats-Unis, qui devrait peser sur les exportations, et par ricochet sur les investissements", estime ainsi Alexis Garatti, économiste chez Ixis. De plus, la consommation, qui compte pour 60% du PIB, a déjà commencé à se tasser, en raison de la baisse des salaires réels et de la hausse des taux d'intérêt. "Le ralentissement des prix de l'immobilier va également contribuer au tassement des dépenses", ajoute Alexis Garatti.

"Le pays profite de la plus longue période de prospérité depuis la seconde guerre mondiale, avec 38 trimestres de croissance, et bientôt 39, 40, et plus encore", a déclaré Gordon Brown au début de son intervention. Par ailleurs, la hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni va revenir à 2%, soit l'objectif de la Banque d'Angleterre, d'ici la mi-2007 et rester à ce niveau en 2008. Le taux d'inflation sur un an était de 2,4% en octobre au Royaume-Uni. Il est égal ou supérieur à 2% depuis avril.

Le chancelier de l'Echiquier, désireux de succéder à Tony Blair l'an prochain au poste de Premier ministre, compte sur un surplus de recettes fiscales pour éviter de creuser davantage la dette. Il a ainsi indiqué que le gouvernement prévoyait 7 milliards de livres sterling d'emprunts supplémentaires, soit 10,5 milliards d'euros, pour les cinq prochaines années, jusqu'en avril 2011. Les économistes s'attendaient en moyenne à 18 milliards de livres dans les trois prochaines années. Après plusieurs années hors des clous du Pacte de stabilité, le déficit budgétaire devrait être ramené à 2,2% en 2007-2008 après 2,7% en 2006-2007 et 2,8% en 2005-2006. Les années fiscales débutent en avril en Grande-Bretagne.

Cheval de bataille du gouvernement Blair, le ministre des Finances continue de faire de l'éducation la priorité du pays dans les années à venir, en promettant mercredi plus de 50 milliards d'euros d'investissements d'ici 2010 et un doublement du nombre de bacheliers d'ici 2020.

Sur le sujet très attendu de l'environnement, après la publication cet automne du rapport Stern (l'ex-chef économiste de la Banque mondiale) sur le coût du réchauffement climatique, Gordon Brown a déclaré qu'il ne souhaitait aucune construction susceptible d'émettre du CO2 d'ici 10 ans. Les taxes sur les billets d'avions seront doublées à partir du 1er février, de 5 à 10 livres par billet. Les constructeurs qui commercialisent des véhicules propres et ceux qui les achètent bénéficieront de nouveaux assouplissements fiscaux. Enfin, les taxes sur le gazole seront augmenté de 1,25 penny dès ce soir.

Par ailleurs, pour contribuer à remplir également les caisses de l'Etat, les entreprises qui n'appliquent pas le salaire minimum seront sanctionnées. "Cette pénalité permet d'apporter une réponse au débat très actuel du problème de l'afflux d'immigrés, soupçonnés de tirer à la baisse les bas salaires", indique Alexis Garatti. C'est selon l'économiste la raison pour laquelle le gouvernement a pris cette mesure de sanction. Enfin, parmi les autres grandes mesures énoncées par Gordon Brown, les pénalités seront durcies contre les infractions aux lois sur le copyright, et 600 millions de livres supplémentaires seront attribuées aux conflits en Irak et en Afghanistan.

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