DaimlerChrysler refuse de participer à une augmentation du capital d'EADS

En réaction à l'idée d'une recapitalisation d'EADS pour permettre le lancement de l'A350, le groupe automobile germano-américain a fait savoir qu'il n'y participerait pas. Par l'intermédiaire du ministre de l'Industrie François Loos, la France s'est dit prête examiner la question d'un soutien financier.

S'il devait y avoir une augmentation de capital d'EADS pour faire redécoller le groupe aéronautique européen actuellement en difficulté, toute contribution de son principal actionnaire DaimlerChrysler est à exclure. Le géant germano-américain de l'automobile, qui détient 22,5% du capital d'EADS et veut descendre à 15%, a en effet annoncé aujourd'hui qu'il n'avait aucunement l'intention de participer à une telle opération. Selon un porte-parole du groupe, il ne serait pas pertinent "de discuter d'une augmentation de capital, et encore moins de décider" sur ce sujet.

Selon des informations parues dans la presse allemande, le gouvernement français, qui détient via la Sogeade 15% du capital d'EADS, aurait pris par surprise les actionnaires industriels du groupe, DaimlerChrysler et le français Lagardère SCA (7,5%), en proposant de financer le lancement de l'A350 en ayant recours à une augmentation de capital. Mis dos au mur, les actionnaires industriels se sont opposés à cette idée qui verrait leur participation diluée, sauf à mettre une nouvelle fois au pot.

Si Lagardère et DaimlerChrysler refusent de se joindre à l'augmentation de capital, Paris serait prêt à agir seul et s'assurerait ainsi une position dominante au sein du groupe, avait indiqué la presse. L'objectif du gouvernement français serait d'éviter une restructuration trop douloureuse de l'avionneur Airbus, en pleine tourmente suite aux retards de production de l'A380, assurait récemment le journal Handelsblatt. Or pour les actionnaires industriels, l'assainissement de l'avionneur est une condition impérative au lancement de l'A350.

Comme en écho à cet argument, le ministre de l'Industrie François Loos qui s'exprimait cet après-midi à l'Assemblée nationale, a apporté le soutien de la France à l'entrée en production du programme A350 et fait part du souhait que "ce grand projet soit décidé". Cette "décision doit être prise par le conseil d'administration d'EADS (...) Pour que les choses soient claires, je vous dis que la France accueillerait avec plaisir et favorablement cette décision", a-t-il déclaré à l'hémicycle. Toutefois, le ministre n'a pas donné de précisions sur le type d'aides que le gouvernement français apporterait.

La question du lancement de cet appareil moyen-courrier sera au menu d'un conseil d'administration d'EADS qui pourrait se tenir vendredi à Amsterdam. Un précédent conseil avait été annulé la semaine dernière faute d'accord entre les actionnaires d'EADS sur le financement de ce long courrier qui doit permettre aux Européens de rivaliser avec le futur B787 de Boeing , moyennant un investissement de l'ordre de 9,5 milliards d'euros.

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