Le fonds Oaktree ne veut pas voter le plan de restructuration d'Eurotunnel

Alors que se tient une réunion cruciale lundi 27 novembre pour l'avenir d'Eurotunnel, son PDG Jacques Gounon appelle tous les créanciers à se mobiliser pour le vote sur le plan de restructuration de la dette du groupe. Dès aujourd'hui, le le fonds américain Oaktree a fait savoir qu'il ne participera pas au vote. Si ce plan est rejeté, le groupe court le risque d'être placé en redressement judiciaire.

A moins de trois jours d'une réunion cruciale pour l'avenir d'Eurotunnel, le fonds d'investissement américain Oaktree vient de faire savoir qu'il ne participera pas au vote des créanciers d'Eurotunnel qui doivent se prononcer lundi sur les propositions de restructuration financière proposée par le PDG du groupe.

"Oaktree ne se présentera pas au vote de lundi", a indiqué une source proche du dossier à l'Agence France Presse (AFP). La présence de la moitié de ces créanciers d'Eurotunnel --qui croule sous une dette de 9,1 milliards d'euros-- lors de ce vote est requise lundi faute de quoi le scrutin, qu'elle qu'en soit l'issue, ne sera pas valable.

Ce comité de créanciers compte 53 établissements représentant 6,3 milliards d'euros. En outre, pour que les propositions de restructuration soient adoptées, l'accord de la majorité des créanciers, représentant les deux tiers des 6,3 milliards de dette, est nécessaire.

Oaktree revendique environ 10% de ces 6,3 milliards de créances tandis que le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, affirme qu'il n'en détient que 7%. Faute d'accord formel sur cette restructuration, qui prévoit notamment de réduire la dette de plus de la moitié, le groupe court le risque d'être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

Dans un entretien accordé hier jeudi au quotidien "Les Echos", Jacques Gounon affirmait par ailleurs que l'assureur américain MBIA, premier créancier d'Eurotunnel, et la Banque européenne d'investissement, qui détiennent à eux deux environ 50% de la dette, ont apporté leur soutien au plan de restructuration de la dette du concessionnaire du Tunnel sous La Manche.

Si le quorum de 50% des votants n'était pas atteint, "cela nous ferait perdre du temps, alors que nous sommes engagés dans la négociation de la nouvelle dette d'Eurotunnel de 4,16 milliards d'euros", ajoute-t-il. "Après le vote des obligataires début décembre, le tribunal devra valider le plan de sauvegarde" et "au premier trimestre 2007, nous lancerons l'offre publique d'échange qui va créer le nouveau groupe Eurotunnel", poursuivait le PDG d'Eurotunnel.

"Nous sommes déjà assurés, pour cette phase, du soutien des deux comités consultatifs des actionnaires, français et britannique. Ils se sont récemment déclarés favorables aux propositions du plan, indiquait Jacques Gounon.

Eurotunnel, qui croule sous une dette de plus de 9 milliards d'euros, a présenté le 26 octobre à son conseil d'administration - qui l'a approuvé - un plan de restructuration financière. Le plan prévoit de réduire la dette de plus de 54% pour la ramener à environ 4,16 milliards d'euros, sous forme d'un emprunt bancaire de 40 ans.

Si ce plan destiné à sauver Eurotunnel est rejeté lors du vote des créanciers du 27 novembre, le groupe courra le risque d'être placé en redressement judiciaire.

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