L'inflation de règlements engendre une explosion du marché des consultants compliance

La multiplication des règlements et codes de bonne conduite dans les différents métiers de la finance provoque une forte hausse des budgets alloués au service compliance des directions générales. Ces dernières ont besoin d'experts expérimentés "en conformité" (10 à 15 ans d'expérience). Qui plus est, elles semblent prêtes à en payer le prix.

Outre-Manche, Derek McKechnie, directeur au cabinet de recrutement Mackenzie Scott, constate que "les consultants expérimentés peuvent maintenant obtenir une rémunération horaire de 75 livres".

Très forte hausse des rémunérations...

Le statut de consultant externe attire par conséquent bien des talents. Chris Hickey, directeur de Robert Walters précise: "Un consultant externe sur la lutte anti-corruption et contre le blanchiment de l'argent ou spécialisé sur les opérations de marchés au sein d'une direction des instruments financiers peut obtenir une rémunération 50% supérieure à celle d'un consultant au sein d'une société de conseil comme Ernst & Young ou KPMG".

A Londres, de plus en plus d'experts compliance quittent leur entreprise pour devenir consultants. Et ils ne sont pas les seuls à être tentés par cette aventure. Avocats, expert-comptables, auditeurs internes, juristes spécialisés se lancent aussi sur ce créneau.

...avant un marché de l'emploi moins porteur à partir de 2007

La France n'échappe d'ailleurs pas au mouvement. "Les nouvelles réglementations ont obligé les banques à faire appel à des experts compliance à tous les niveaux de leur organisation par ligne de métier et au sein de la direction générale", confirme Thierry Mageux, directeur du pôle Banque/Assurance du cabinet de recrutement Robert Half.

Mais pour combien de temps encore? "A partir de début 2007, le marché de l'emploi devrait se contracter. Les entreprises financières maîtriseront mieux leurs besoins et leurs cahiers des charges. Des aberrations, comme une rémunération fixe à près de 100.000 euros pour un déontologue avec six à sept années d'expérience (soit 60% à 70% de plus qu'un auditeur classique) seront corrigées", prévoit Thierry Mageux.

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