Air France-KLM et Alitalia sont en "phase préliminaire de discussion" en vue d'une fusion

A l'occasion de la publication de son résultat pour le deuxième trimestre, Air France-KLM a indiqué avoir "ouvert une phase d'échange exploratoire" avec la compagnie aérienne Alitalia pour étudier son potentiel de restructuration et les synergies possibles en cas de fusion. Un rapprochement avec Alitalia sera évoqué vendredi entre Jacques Chirac et Romano Prodi, chef du gouvernement italien. Mais ce dernier a exprimé aujourd'hui ses doutes vis-à-vis d'un tel rapprochement. En Bourse, Air France-KLM s'effondre.

La question de la fusion entre Air France-KLM et Alitalia revient sur le devant de la scène. Aujourd'hui, dans une conférence de presse donnée à l'occasion de la publication des résultats du deuxième trimestre d'Air France-KLM, la première compagnie aérienne mondiale a indiqué que des discussions ont été ouvertes pour étudier une possible fusion entre les deux groupes. Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM a ainsi indiqué que les deux groupes avaient "ouvert une phase d'échange exploratoire" en vue d'étudier le potentiel de redressement d'Altialia, ainsi que des synergies possibles en cas de rapprochement. La compagnie italienne a pour sa part confirmé être en phase préliminaire de discussion avec Air France-KLM. En Bourse, le titre Air France-KLM s'effondrait après ces déclarations. Le titre recule de 7,35% dans l'après-midi.

"Aucune discussion ni négociation n'ont été engagées en vue d'une fusion avec Alitalia", a affirmé le groupe dans communiqué diffusé dans l'après-midi. "A la demande de la compagnie italienne, une phase d'échanges exploratoires avait été ouverte avec Air France-KLM autour des trois points suivants:
le plan d'affaires d'Alitalia peut-il rétablir la situation financière de l'entreprise? Air France-KLM et Alitalia ont-ils la même vision stratégique? Des synergies sont-elles possibles entre Air France-KLM et Alitalia? Si les réponses à ces trois points se révélaient positives, d'éventuelles discussions pourraient alors être envisagées", a confirmé le groupe par voie de communiqué.

Air France-KLM, détenu à 18% par l'Etat français, a toujours conditionné une éventuelle absorption d'Alitalia au redressement préalable de la compagne italienne. Selon le Corriere della Sera, la compagnie franco-néerlandaise demande le départ de 200 pilotes (un sur 10) et de 300 à 400 assistants de vol sur 5.000, ainsi que l'arrêt de trois avions long-courriers et de 20 moyens-courriers. Alitalia souffre d'une flotte vétuste dont l'entretien lui coûte cher.

Ces déclarations interviennent alors que, dans un interview accordée ce jeudi au Figaro, Romano Prodi, le président du Conseil italien, a exprimé ses doutes quant à une telle fusion: "J'ai toujours soutenu les contacts entre les deux groupes. Maintenant j'ai beaucoup de doutes. Je voudrais connaître les vraies intentions d'Air France. Veut-elle créer un grand groupe européen de transport aérien dans lequel l'Italie ait aussi sa place, ou simplement s'emparer du marché italien du transport aérien, qui est très riche?".

Romano Prodi doit évoquer ce projet de rapprochement avec Jacques Chirac lors du sommet franco-italien de Lucques qui se tiendra ce vendredi. La situation d'Alitalia et les éventuelles possibilités de trouver un accord avec Air France-KLM qui permettrait de relancer la compagnie nationale italienne seront à l'ordre du jour.

Synergies avec KLM revues à la hausse

L'annonce faite par le PDG d'Air France-KLM intervient alors que le groupe a publié au titre de son deuxième trimestre (clos le 30 septembre) un bénéfice net de 374 millions d'euros, dans la fourchette haute des estimations des analystes interrogés par l'agence Reuters, qui attendaient un bénéfice net moyen de 360 millions.

Certes, ce résultat marque une nette baisse par rapport au deuxième trimestre comparable de l'exercice 2005/2006, à savoir un bénéfice de 717 millions. Toutefois ce résultat tenait compte d'une plus-value de plus de 500 millions réalisée à la suite de la cession de la participation d'Air France dans Amadeus.

Hors cette plus-value nette sur Amadeus enregistrée en septembre 2005, le bénéfice net aurait progressé de 25,5%, précise le groupe dans un communiqué. Le résultat d'exploitation du groupe a augmenté au deuxième trimestre de 7,8% à 568 millions d'euros (moins que les prévisions attendues de 584 millions) pour un chiffre d'affaires de 6,13 milliards d'euros (+8,8%).

Globalement au premier semestre, Air France-KLM annonce un résultat d'exploitation de 979 millions (+30,5%), la marge d'exploitation ajustée progressant de 1,2 point à 9,1%. Le groupe indique également disposer d'un cash-flow de 500 millions d'euros. Il indique dans son communiqué que "la principale variation de charges sur ce semestre est la facture pétrolière qui a augmenté de 27% à 2,18 milliards d'euros sous la conjugaison d'un effet volume de 3% et d'un effet prix après couverture de 24%".

Surtout, le groupe a encore une fois revu à la hausse les synergies de fusion entre Air France et KLM. Les synergies devrait passer de 465 à 500 millions d'euros pour l'exercice 2006/2007, de 570 à 605 millions pour 2007/2008 et atteindre 710 millions pour 2008/2009, contre une prévision initiale de 670 millions d'euros.

La compagnie aérienne confirme par ailleurs ses perspectives pour l'ensemble de l'année. "Compte-tenu de la très bonne tenue actuelle du trafic et des réservations pour les prochains mois, le groupe maintient son objectif pour l'année 2006/2007 de réaliser un résultat d'exploitation en hausse sensible par rapport à celui de l'an dernier", a indiqué le groupe.

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