Safran : des actionnaires salariés demandent la révocation immédiate du président du directoire

Ce groupement, proche des anciens de l'électronicien Sagem au sein du groupe issu de la fusion avec le motoriste aéronautique Snecma, assure représenter 15% du capital sur les 19,6% détenus par des salariés de Safran. Il demande l'éviction rapide de Jean-Paul Béchat.

Un groupement d'actionnaires salariés du groupe de haute technologie Safran, actuellement miné par des conflits internes, a demandé lundin soir la "révocation immédiate" du président du directoire Jean-Paul Béchat.Ce groupement, proche des anciens de l'électronicien Sagem au sein du groupe issu de la fusion avec le motoriste aéronautique Snecma, assure représenter 15% du capital sur les 19,6% détenus par des salariés de Safran.

Le porte-parole du groupement, Daniel Dupuy, 73 ans, ancien dirigeant de Sagem, a été évincé le 20 novembre du conseil d'administration de la filiale Sagem défense et sécurité (DS) en même temps que le PDG de cette société Jacques Paccard.

Le groupement "exprime sa volonté de s'associer amicalement aux autres actionnaires responsables de Safran (...) pour travailler dans le sens de l'éviction rapide de Jean-Paul Béchat dont la politique en tant que président du directoire de Safran a profondément déstabilisé Sagem Communication et a récemment fait subir à Sagem Défense un matraquage tous azimuts".

Ces actionnaires entendent s'associer à l'Etat (30,8% du capital), Areva (7,4%), et citent aussi le Crédit Mutuel, actionnaire de "Club Sagem", regroupement de fonds communs de placements d'actionnaires salariés.Ils réaffirment que "tous les dirigeants issus de Sagem sont attaqués, mis sous pression, voire licenciés".

Un porte-parole de la direction de Safran, interrogé par l'Agence France Presse (AFP), a rejeté ces accusations et contesté la représentativité du groupement. Il a aussi assuré "qu'il n'y a en aucun cas mise en cause des activités hi-tech issues de Sagem", contrairement aux craintes du groupement d'actionnaires.

Ce groupe récuse tout antagonisme avec Snecma ou l'Etat, et confirme "oeuvrer en partenariat avec les membres du conseil de surveillance et les autres grands actionnaires, pour que soit choisie une nouvelle équipe de direction". Le groupement assure "avoir également négocié le départ concerté de Mario Colaiacovo", président du conseil de surveillance, ex-patron de Sagem, qui selon le communiqué signé par Daniel Dupuy, est prêt à "quitter le groupe un mois après le départ de Monsieur Béchat".

Les dissensions se sont exacerbées ces derniers mois et la tension monte à l'approche du conseil de surveillance qui doit renforcer ou renouveler le directoire le 12 décembre.Celui-ci ne compte plus que deux membres, minimum légal, après le départ de Grégoire Olivier, ancien de Sagem: Jean-Paul Béchat et Yves Imbert, autre dirigeant issu de Snecma en instance de départ à la retraite.

Dans son édition de ce matin, le quotidien le Figaro indique que Bernard Rétat, ancien vice-président de Thales a été sollicité pour prendre la présidence du conseil de surveillance de Safran.

Pour succéder à Jean-Paul Béchat à la présidence du directoire, deux noms circulent : François Auque, président d'Astrium, filiale spatiale d'EADS et Hervé Guillou, P-DG d'EADS DCS, branche de l'activité de défense et sécurité du groupe franco-allemand

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