L'OCDE parie sur un recul sensible du chômage en France

Dans ses perspectives économiques publiées ce matin, l'OCDE table sur une nette baisse du taux de chômage en France à 8,5% en 2007 et à 8,2% en 2008. La conjoncture devrait se détériorer dans la zone OCDE en 2007. Le risque immobilier est écarté, notamment en France

Le seuil des 2% devrait être dépassé. Selon l'OCDE, qui publie ce matin ses perspectives économiques, le PIB français devrait progresser de 2,1% cette année, de 2,2% l'année prochaine et de 2,3% en 2008. Un rythme de croissance qui doit permettre à la France d'atteindre ses objectifs budgétaires - être dans les clous du Pacte de stabilité avec un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB (2,7% en 2006 et 2,5% en 2007) - mais également de réduire son taux de chômage à 8,5% en 2007 et à 8,2% en 2008. Ce recul du nombre de demandeurs d'emplois stimulerait la consommation des ménages qui resterait ainsi "un pilier important de la croissance", selon Jean-Philippe Cotis, le chef économiste de l'OCDE. Des prévisions que le gouvernement de Dominique de Villepin devrait accueillir avec la plus grande satisfaction, à quelques mois des échéances électorales.

Néanmoins, selon les économistes de l'OCDE, au regard de ses prévisions, la France serait à nouveau à la traîne de la zone euro cette année. En effet, l'institution a relevé ses prévisions de croissance pour l'union monétaire, tablant désormais sur des hausses respectives du PIB de 2,6% en 2006 et de 2,2% en 2007. Une prévision optimiste, à l'instar de celle réalisée par le Fonds monétaire international. A noter, le net ralentissement de l'économie allemande, essentiellement dû à la hausse de trois points du taux de TVA (de 16% à 19%) dès le 1er janvier 2007 qui provoquerait une baisse sensible de la consommation des ménages. L'impact sur la croissance outre-Rhin serait très sensible. "Après avoir progressé de 3% en rythme annuel entre les quatrièmes trimestres 2005 et 2006, le PIB allemand ne croîtrait plus que de 1,5% sur la même période un an plus tard", a précisé l'économiste.

L'OCDE est moins optimiste quant à la situation actuelle de l'économie américaine, pronostiquant un atterrissage en douceur de la première économie du monde. L'OCDE a nettement abaissé mardi sa prévision de croissance aux Etats-Unis pour 2007 à 2,4% contre 3,1% prévus jusque là et a également revu en baisse le chiffre de 2006, avec une hausse attendue du PIB de 3,3% contre 3,6%. Pour 2008, la décélération de l'économie se poursuivrait puisque le PIB ne progresserait que de 2,7%. Un rythme "conforme au potentiel de long terme de l'économie américaine", a précisé Jean-Philippe Cotis. Ce ralentissement était attendu selon l'OCDE, en raison de la hausse des taux d'intérêt, des impôts, des prix du pétrole et du ralentissement du marché immobilier aux Etats-Unis.

Quant à la conjoncture japonaise, elle reste peu claire. Au vu des dernières statistiques, l'OCDE estime "que la déflation n'est pas encore complètement éradiquée". De fait, l'institution confirme sa prévision de croissance de 2,8% en 2006 - une croissance tirée par les investissements et les exportations - mais abaisse celle pour 2007 à 2%, contre 2,2% anticipés précédemment. L'OCDE s'inquiète notamment de la stagnation des salaires, due au départ à la retraite des aînés, remplacés par leurs cadets, moins bien rémunérés, et par l'augmentation des contrats précaires, également moins bien payés.

Compte tenu de l'ensemble des statistiques nationales, l'OCDE a revu en hausse sa prévision de croissance pour les 30 pays membres de l'organisation à 3,2% en 2006, contre 3,1% auparavant, mais abaissé celle pour 2007 à 2,5% contre 2,9% précédemment. La conjoncture devrait se détériorer en 2008, puisque l'organisation, qui n'avait pas encore publié de pronostic pour cet exercice, table sur une activité en hausse de 2,7%. Par ailleurs, sur l'importante question du risque lié à un effondrement des marchés immobiliers, Jean-Philippe Cotis s'est voulu rassurant, précisant notamment que les pays qui avaient enregistré la plus forte hausse des prix - Espagne France, Danemark - ces dernières années, allaient constater une stabilisation progressive des valeurs.

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