Interrogatoire marathon de 17 heures pour Villepin dans l'affaire Clearstream

Le Premier ministre français a été entendu pendant dix-sept heures à Paris par deux juges lors d'une audition exceptionnelle sur l'affaire Clearstream. Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons doivent déterminer quel a été le rôle exact de Dominique de Villepin dans cette affaire de manipulation menée avec des faux listings de comptes de l'instituion financière luxembourgeoise Clearstream sur lesquels figuraient des centaines de noms, dont ceux de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Chevènement, Alain Madelin et Dominique Strauss-Kahn.

C'est un véritable interrogatoire marathon qu' a subi toute la journée de jeudi et une partie de la nuit Dominique de Villepin. L'actuel chef du gouvernement a été entendu pendant dix-sept heures à Paris par les juges, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, lors d'une audition exceptionnelle sur l'affaire Clearstream de dénonciations calomnieuses, un scandale qui a ébranlé le sommet de l'Etat. L'audition, qui avait débuté jeudi vers 9 heures du matin au pôle financier du Palais de Justice de Paris, s'est achevée dans la nuit de jeudi à vendredi. Dominique de Villepin a en effet quitté les lieux cette nuit vers 3 heures. A sa sortie, le Premier ministre a déclaré qu'il avait "été soucieux" en répondant aux juges "de faire avancer la vérité" lors de cette audition "marathon".

Les magistrats cherchent à déterminer ce qui a amené le chef du gouvernement a faire secrètement enquêter sur des faux listings attribués à l'institution financière luxembourgeoise Clearstream, lesquels mettaient en cause de prétendus bénéficiaires de commissions occultes sur des ventes de frégates à Taïwan, en particulier son grand rival Nicolas Sarkozy, actuellement ministre de l'Intérieur. Sont également cités les noms de Jean-Pierre Chevènement, Alain Madelin et Dominique Strauss-Kahn.

Cette audition exceptionnelle d'un Premier ministre - le deuxième sous la Cinquième république après Lionel Jospin en 2001 dans une affaire de financement du PS- a été autorisée par le conseil des ministres le 6 décembre.

Hier, Dominique de Villepin était entendu comme simple "témoin". Un statut signifie qu'aucune charge n'a été retenue contre lui pour l'instant. Toutefois, comme dans toute instruction, le statut de témoin peut évoluer en fonction de l'appréciation des juges vers d'éventuelles poursuites.

Les juges tentent notamment de savoir pourquoi Dominique de Villepin, pour mener une première enquête sur les faux listings, a fait appel en secret à un ancien expert du renseignement français, le général Philippe Rondot, qui dépend hiérarchiquement du ministère de la Défense. Ils cherchent aussi à comprendre pourquoi, dans les mois qui ont suivi, l'actuel chef du gouvernement n'a pas jugé opportun d'informer ses collègues du gouvernement sur l'enquête qu'il avait diligentée.

Dominique de Vileppin a maintes fois répété avoir seulement "agi dans le cadre" de ses fonctions de ministérielles et n'avoir jamais cherché à déstabiliser Nicolas Sarkozy, à qui l'opposait une vive rivalité dans l'optique de la présidentielle de 2007.

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