Breton table sur une croissance dans le "bas de fourchette" de 2 à 2,5% en 2006

Après une croissance nulle au troisième trimestre, le ministre de l'Economie et des Finances a assuré ce matin que la croissance française en 2006 serait "bien dans la fourchette de 2-2,5% en 2006, dans le "bas de fourchette". Il table sur un net rebond des exportations au dernier trimestre.

Le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton a assuré mardi, lors de sa 8ème conférence de presse trimestrielle, que la croissance française en 2006 serait "bien dans la fourchette" de 2 à 2,5% prévue par le gouvernement, "plutôt dans le bas". "Il y a eu le ralentissement accidentel de l'été, qui se confirme comme un contrecoup technique", a-t-il affirmé, tout en soulignant que "l'économie française connaît depuis mi-2005 un coup d'accélérateur". Le ministre, se basant sur les anticipations de l'Insee, table "sur une croissance de +0,9% au 4ème trimestre, qui effacera en grande partie le 0% du troisième trimestre".

Et début 2007, "notre économie devrait poursuivre sur cette tendance entre 2% et 2,5%, c'est aussi l'avis de l'Insee, avec notamment la perspective d'un chômage revenu à 8,6% dès la fin de l'année, puis à 8,2% en juin prochain, soit les meilleurs résultats depuis 1983, notamment grâce à mon ami Jean-Louis Borloo qui a fait un travail formidable", a-t-il également indiqué.

Il table également sur un net rebond des exportations au 4ème trimestre, notamment grâce à un environnement international qui demeure "relativement porteur". Les cours du pétrole, à quelque 60 dollars le baril, sont "évidemment" trop élevés, mais la conjoncture européenne, et notamment allemande "est au plus haut depuis six ans", tandis que le taux de change euro/dollar s'est stabilisé, a-t-il observé.

S'exprimant au sujet de l'interview accordée hier au Monde par François Hollande, et notamment sur son annonce de revenir "sur toutes les baisses d'impôts", le ministre de l'Economie s'est dit "littéralement effondré". "Je suis effondré parce que, malheureusement pour nous, il est sérieux". "Voilà une promesse de campagne dont on peut être certain que les socialistes l'appliqueront s'ils arrivent aux affaires! Au pouvoir dans 20 régions françaises, ils ont déjà fait exploser les impôts locaux et viennent même de mettre leur part régional de TIPP au maximum possible, comme si le pétrole n'était pas assez cher comme ça!", a-t-il martelé.

Il a également rappelé que le projet de loi en faveur des consommateurs sera discuté à l'Assemblée nationale à partir de la dernière semaine de janvier.

Par ailleurs, sur les grands enjeux de l'élection présidentielle, le ministre de l'Economie et des Finances s'est fixé trois ambitions jusqu'au terme de son mandat. "Première ambition: à horizon de 25 ans, la France peut se mobiliser pour prétendre faire partie du 'top 5' des économies mondiales. Deuxième ambition: dans ce but, à horizon de 10 ans, notre pays doit chercher à devenir l'économie le plus dynamique parmi les grands pays européens. Troisième ambition, d'ici 2010, pour réussir ces défis, il faut être le pays le mieux préparé à ce que j'appelle 'l'économie d'après'".

Selon le ministre, "les règles et les facteurs de compétitivité économique sont en train de changer en profondeur en raison de trois grands renversements de tendance bien connus. L'avènement d'une économie post transition démographique, post industrielle et post pétrole va définir de nouveaux modèles de croissance. Voilà pour moi trois enjeux économiques majeurs de l'élection présidentielle: la transition démographique, l'économie de la connaissance et de l'immatériel, l'énergie".

Enfin, sur le sujet très attendu du prélèvement à la source, le ministre de l'Economie a indiqué que le surplus de recettes fiscales de l'Etat lié à cette réforme serait alloué aux entreprises pour sa mise en place. De fait, en passant en 2009 au paiement des impôts en temps réel au lieu du paiement sur l'assiette de 2008, l'inflation devrait créer un surplus d'impôt en 2009. Thierry Breton a également donné des exemples des "gagnants de cette réforme, comme quelqu'un qui prendrait sa retraite au 31 décembre 2008, ou qui serait au chômage à partir du 1er janvier 2009".


Huit segmentations de la population pour l'indice des prix
Afin de résoudre le décalage entre l'indice IPC de l'Insee et la perception des Français de l'évolution des prix, Thierry Breton apporte plusieurs solutions. L'Insee a mis en place huit premières segmentations de la population qui permettent de mieux saisir l'inflation à laquelle sont exposées des populations particulières, et par conséquent mieux mesurer l'évolution de leur pouvoir d'achat spécifique (plus de 75 ans, ménages urbains de l'agglomération parisienne, couples avec trois enfants et plus, personnes aux revenus les plus modestes...). "Deuxièmement, le logement mérite un effort spécifique", a indiqué le ministre de l'Economie. L'indice des prix ne prend en effet en compte qu'une partie du coût du logement, plus précisément les loyers et pas le coût d'acquisition des logements quand on fait le choix de devenir propriétaire. Enfin, il convient d'affiner le sujet essentiel des dépenses dites "contraintes".

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