Le nouveau vaccin préventif contre le cancer du col de l'utérus, le Gasparil commercialisé par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD est disponible depuis jeudi en France. Il est destiné en priorité aux jeunes filles. En réaction à la sortie de ce vaccin, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand a réagi.

Il a estimé regrettable qu'un vaccin de ce type ne soit pas accessible à un plus grand nombre d'intéressées. Le ministre a déclaré : "si l'efficacité est avérée pour un certain nombre de population, il est important qu'il soit remboursé dans les mêmes conditions pour tout le monde".

Le Gardasil est disponible depuis jeudi en France. Ce vaccin intramusculaire vendu 145,94 euros la dose. Trois doses sont nécessaires. La deuxième injection doit avoir lieu deux mois après la première et pour la troisième injection six mois après. Ce vaccin n'est pas remboursé pour le moment en raison d'un "un délai administratif incompressible" pour définir les recommandations de vaccination et les conditions d'un éventuel remboursement," a expliqué le laboratoire.

Le Gardasil permet de protéger les jeunes filles des papillomavirus. Ces virus se transmettent lors des premiers rapports sexuels. Ils peuvent provoquer des cancers du col de l'utérus et des lésions précancéreuses de l'appareil génital féminin. Le docteur Yann Leocmach, du laboratoire Sanofi Pasteur MSD recommande ce vaccin aux jeunes filles âgées de 11 à 12 ans. Il préconise un rattrapage pour les femmes de 13 à 26 ans. Quant au Professeur Patrice Lopes, président de la société de gynécologie, il prévoit une vaccination plus tôt à savoir dès 9 ans et jusqu'à 14 ans.

La priorité selon les spécialistes est de vacciner ces jeunes filles le plus tôt possible car leur corps répond mieux au anticorps. Au niveau chimique, le Gardasil protège des papillomavirus de types 6, 11, 16 et 18 responsables de 70 à 84 % des cas de cancers du col de l'utérus, 80 % des lésions précancéreuses de la vulve et du vagin et 90 % des verrues génitales.

Un autre vaccin, le Cervarix, élaboré par un laboratoire concurrent, GlaxoSmithKline (GSK), cible également les papillomavirus de types 16 et 18, les plus dangereux. Ce vaccin sera mis sur le marché après avoir obtenu les autorisations de l'Agence Européenne du Médicament. En France, sa commercialisation devrait être possible au cours du premier semestre 2007.

Il est précisé par les spécialistes qu'il est important de continuer la protection et le dépistage car les vaccinations d'aujourd'hui produiront leurs effets que dans 10 à 20 ans. De plus, ce vaccin ne protègera pas non plus des maladies sexuellement transmissibles.

Rappel nécessaire : chaque année près de 3.400 cancers du col de l'utérus sont diagnostiqués en France. Plus de 1.000 femmes meurent de cette maladie.