Chine : les banques étrangères devront être patientes pour rentabiliser leurs investissements

Une étude de Standard & Poor's affirme que les banques ne peuvent espérer que leurs implantations en Chine deviennent rentables en moins de cinq ou six ans. Elle souligne le poids des contraintes locales et la difficulté à obtenir des informations sur les emprunteurs.

Le marché chinois qui s'ouvrira le 11 décembre prochain aux banques étrangères dans le cadre de l'application des accords de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) apparaît comme un eldorado aux yeux du secteur financier. Pourtant, il ne faut pas s'attendre à ce que la ruée vers l'or soit immédiatement profitable. Selon une étude de Standard & Poor's publiée aujourd'hui, il faudra que les banques étrangères comptent en moyenne "au moins cinq à six ans" avant que leur investissement dans l'Empire du Milieu ne soit réellement profitable.

L'agence de notation souligne certes que les retours potentiels sont énormes et que les banques ne peuvent laisser de côté un marché aussi important que la Chine. Néanmoins, S&P estime que deux facteurs vont peser sur les établissements étrangers: d'une part les contraintes légales qui imposent un nouveau ratio prêts/crédits (les premiers ne devront pas représenter plus de 75% des seconds en 2011) et d'autre part la pauvreté du niveau d'information sur les emprunteurs qui est porteuse de risque.

Aujourd'hui, le volume de l'épargne des ménages en Chine est estimé à 2.000 milliards de dollars. Pour accéder à ce marché, les banques occidentales ont deux stratégies: soit avoir acheté une position minoritaire (20% maximum) dans une banque existante, soit prendre pied directement. En juin dernier, les implantations d'établissements étrangers totalisaient 214 agences en Chine, un chiffre plutôt pauvre au regard du réseau des quatre plus grandes banques nationales chinoises qui en avancent 70.000 dans le pays.

La publication de cette étude intervient alors que les banques occidentales se livrent une féroce concurrence pour entrer sur le marché. En novembre, le BBVA a annoncé le rachat de 5% de China Citic Bank pour 501 millions d'euros. Peu de temps auparavant, au terme d'une bataille rangée, Citigroup l'a emporté sur la Société Générale pour obtenir 85,6% de Guangdong Bank. Un échec qui n'a nullement démotivé la banque française qui poursuit ses recherches d'une cible chinoise.

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