Incertitudes accrues sur l'union Suez - Gaz de France

Selon des indiscrétions, la tenue d'assemblées d'actionnaires pour valider le projet de mariage entre Suez et Gaz de France parait peu plausible avant le 1er juillet. La fusion sera donc plus que jamais soumise au résultat de l'élection présidentielle. A moins qu'elle ne soit tout simplement enterrée.

Le glas sonne-t-il pour le projet de mariage entre Suez et Gaz de France? Cela y ressemble en tout cas. Lundi, des indiscrétions de sources très proches du dossier ont en effet indiqué que les assemblées générales des actionnaires qui doivent statuer sur cette fusion entre Suez et Gaz de France (GDF) ne pourront probablement pas avoir lieu avant le 1er juillet. Donc, après l'élection présidentielle.

Or, le Parti socialiste n'a pas caché tout le mal qu'il pense de ce projet, et même au sein de l'UMP les avis divergent. Nicolas Sarkozy lui-même ne s'y est rallié que du bout des lèvres, d'autant que lorsqu'il était ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, il avait accepté de fixer à 70% le seuil du capital de Gaz de France en deçà duquel l'Etat s'engageait à ne pas descendre. Une promesse enterrée par la récente loi sur l'énergie qui permettait la privatisation de GDF en vue de son mariage avec Suez.

Mais cette loi sur l'énergie a été corrigée par le Conseil constitutionnel qui a décidé entre autres d'imposer un report de la privatisation effective de Gaz de France après le 1er juillet, date à laquelle la commercialisation de gaz et d'électricité sera totalement libre en France, en vertu de la réglementation européenne.

Le mariage effectif entre Suez et GDF n'aurait donc de toute façon pas pu intervenir avant ce fatidique 1er juillet. Mais l'idée du gouvernement et des deux entreprises - encore que l'on soupçonne désormais Gaz de France de freiner des quatre fers - était d'avoir réuni avant cette date toutes les instances obligatoires (accord sur les parités de fusion, conseils d'administration validant l'opération, assemblées générales extraordinaires des actionnaires) pour qu'il n'y ait plus le jour venu qu'à donner l'imprimatur. Ce scénario parait désormais bien compromis.


Accords stratégiques entre GDF et Gazprom
Gaz de France et le géant russe du gaz doivent signer ce mardi plusieurs accords majeurs garantissant au groupe russe un accès plus large au client final en Europe. Selon les termes de ces accords, GDF prolongera jusqu'en 2030 ses trois contrats d'approvisionnement en gaz et s'engagera à acheter de nouveaux volumes via le gazoduc en construction entre la Russie et l'Allemagne. Gazprom obtiendra en échange de pouvoir vendre directement un à deux milliards de mètres cubes de gaz par an sur le marché français dans le cadre de son objectif stratégique déclaré de vendre davantage aux clients finaux pour augmenter ses revenus. L'accord sera signé à Moscou par les directeurs généraux des deux groupes.Gazprom, premier producteur de gaz au monde, fournit le quart des besoins européens en gaz. La France, qui achète entre 13 et 14 milliards de mètres cubes par an à Gazprom, est le quatrième client du groupe russe, derrière l'Allemagne, l'Italie et la Turquie. Grâce à Gazprom, la France satisfait le tiers de ses besoins, le reste étant assuré par des importations d'Algérie, de Norvège et de la mer du Nord.

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