Vers une quinzaine de projets annuels pour l'Agence de l'innovation industrielle

Créée en 2005, l'Agence de l'innovation industrielle (AII) a approuvé douze projets pour un montant global d'allocations de 765 millions d'euros. L'un d'entre eux, approuvé le mois dernier par la Commission européenne, est en ordre de marche.

Dotée de 2 milliards d'euros sur deux ans, l'Agence de l'innovation industrielle (AII) a présenté ce jeudi son premier bilan annuel. Douze programmes ont à ce jour été approuvés par le conseil de surveillance de l'Agence et un programme, baptisé BioHub, dans la chimie verte, a été approuvé par la Commission européenne, condition indispensable à la mise en oeuvre d'un projet. "Un rythme de quinze projets par an semble réaliste", indique Robert Havas, président du directoire de l'AII , ancien directeur chez Thomson.

Les autres projets concernent des secteurs aussi divers que les cartes téléphoniques (SIM) à fonction étendue, des IRM (imagerie à résonance magnétique) à très hauts champs, des bâtiments économes en énergie et des micro-caméras pour mobiles, pour des durées de recherche-développement (R&D) allant de trois à dix ans. Au total, les aides de ces douze projets s'élèvent à 765 millions d'euros, pour un coût global de 2,1 milliards d'euros. Ces projets concernent 2.900 emplois en R&D, dont 1.100 sont des créations de postes, 10.000 emplois de production directs et au moins 15.000 emplois induits.

Jacques Chirac a conçu l'AII, en août 2005, pour développer la croissance "endogène" du pays, grâce à une dynamique industrielle créatrice d'emplois et pour rattraper le retard avec les autres grandes économies, retard particulièrement palpable au travers du déficit extérieur chronique de la France. L'initiative avait alors été critiquée comme un cadeau supplémentaire aux grandes entreprises. L'initiateur du projet, le PDG de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, a donc fortement insisté aujourd'hui sur la complémentarité dans chaque projet entre les grands groupes, les PME et des centres de recherche publics.

Pour l'heure, les aides sont accordées à huit entreprises du CAC 40, trente-cinq entreprises intermédiaires (dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 2 milliards d'euros), vingt-et-une PME et trente-six laboratoires et établissements publics. Mais les subventions concernent pour 42 % les grands entreprises, pour 26 % les entreprises intemérdiaires, pour 11 % des PME et pour 21 % des laboratoires.

Le premier projet en ordre de marche est mené par la société Roquette, "entreprise familiale qui a la réputation d'être discrète, même si elle est un solide leader industriel " dans le domaine de la chimie verte, précise Jean-Louis Beffa. Enfin, les projets sont menés dans une logique de coopération européenne, puisque trois entreprises et deux universités en Allemagne sont également aidées par l'AII. Mais ces aides sont accordées dans une certaine mesure et avec des clauses de réciprocité.

BioHub, premier projet opérationnel
Premier projet à avoir été approuvé par la Commission européenne, le projet BioHub se verra allouer 42 milliards d'euros de soutien financier pour un coût global de 90 millions d'euros de R&D sur sept ans. Le programme a pour objet de développer de nouvelles filières de production de produits chimiques à partir de céréales, et de mettre au point de nouveaux procédés de fabrication utilisant les biotechnologies afin de remplacer les procédés pétrochimiques. A ce titre, BioHub contribuera de façon sensible à la lutte contre l'effet de serre. Ce programme fait l'objet de la collaboration de sociétés importantes comme Arkema, DSM, ou plus petites comme Sidel, et des laboratoires du CNRS.

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