Après un bon premier semestre, le Crédit Agricole a comme ses grands concurrents, BNP-Paribas et Société Générale, vu ses résultats au troisième trimestre marquer un ralentissement. Globalement, les revenus -le produit net bancaire (PNB)- sont en hausse de 15%, le résultat brut d'exploitation progresse de 18,8% et le coût du risque est stable (- 4%).

Quant au résultat net part du groupe, il ressort à 1,146 milliard d'euros au troisième trimestre, en hausse de 12,4%. Des résultats qui sont néanmoins meilleurs que prévu, tandis que les analystes interrogés par l'agence Reuters attendaient en moyenne une hausse de 10,1% à 1,124 milliard.

En revanche, le marché semble déçu par l'évolution du PNB et le résultat d'exploitation. Les analystes attendaient en effet une progression du PNB de l'ordre de 17%. En termes de résultat brut d'exploitation, les opérateurs de marché attendaient 1,41 milliard contre 1,29 milliard d'euros publiés. "Les résultats du troisième trimestre sont en ligne avec les attentes en termes de résultat net part du groupe, mais assez nettement inférieurs en termes d'exploitation", expliquent ainsi Hugues Doumec, responsable sectoriel chez Fideuram Wargny dans une note. Du coup en Bourse, le titre recule, perdant 4% en fin de matinée.

Selon Hugues Doumec la faible contribution du résultat brut d'exploitation "provient essentiellement de la banque de détail en France et de la gestion d'actifs dans son ensemble". Pourtant, dans un communiqué, le Crédit Agricole indique que les grandes lignes métiers -les banques de détail, les métiers qui leur sont liés et la banque de financement et d'investissement- ont enregistré une hausse de leurs résultats confirmant la dynamique observée les trimestres précédents et ce malgré les effets traditionnellement défavorables de saisonnalité et le ralentissement observé sur le marché de la banque de détail en France.

La banque de financement et d'investissement a vu ses revenus progresser de 12,3% sur un an, à 1,243 milliard d'euros, son résultat net augmentant de 16% à 381 millions. Le réseau du Crédit Lyonnais a pour sa part enregistré un bénéfice net de 154 millions d'euros, en hausse limitée à 1%. Enfin, la contribution des sociétés mises en équivalence, dont les caisses régionales du groupe (consolidées à 25%) et la banque italienne Banca Intesa, s'est élevée à 403 millions. Le groupe a par ailleurs conclu sur le trimestre un accord avec la banque italienne en vue d'acquérir un réseau de 654 agences transalpines.

Le groupe a d'ailleurs indiqué avoir, sur le troisième trimestre, "franchi des étapes majeures de mise en oeuvre de son plan de développement, en particulier en renforçant ses implantations à l'international". Le groupe, qui s'est lancé dans une politique de croissance externe et notamment à l'étranger, a ainsi conclu sur le trimestre un accord avec Fiat Auto pour créer une joint-venture sur le financement automobile des particuliers, le financement des concessionnaires Fiat Auto, et la location longue durée de flottes automobiles.

Crédit Agricole a également réussi la prise de contrôle du groupe bancaire grec Emporiki Bank, quatrième banque du pays, avec 10% de part de marché. Crédit Agricole en détient désormais 72%. "A la suite des opérations de croissance externe du trimestre, Crédit Agricole dispose désormais de trois marchés clés en banque de détail: la France, l'Italie et la Grèce", s'est félicité Georges Pauget, directeur général du groupe, dans son communiqué.

Sur les 9 premiers mois de 2006, Crédit Agricole S.A. a réalisé un résultat net part du groupe de 3, 815 milliards d'euros, en hausse de 32,2 % par rapport à celui de la période correspondante de 2005.