Une résistante de choc dans la Hollande occupée

Dans "Black book", Paul Verhoeven retrace les aventures rocambolesques, inspirées de faits réels, d'un chanteuse de cabaret d'origine juive qui infiltre les services de renseignements allemands à la fin de la guerre.

Sans la mention "inspiré de faits réels" figurant au générique de "Black Book", on n'aurait pas cru une seconde au film de Paul Verhoeven tant il est rocambolesque. Pour son retour dans sa Hollande natale, le cinéaste reste aussi sulfureux qu'il le fut en Amérique dans un autre registre avec des films comme "Basic instinct". Mi-thriller dramatique, mi-fresque historique, "Black Book" est une reconstitution très soignée et haletante qui tient bien la distance de ses 2h25.

Le livre noir dont il est question est un petit carnet tenu pendant l'Occupation par un avocat de La Haye, abattu peu après la guerre, qui s'était efforcé d'aboutir à un accord entre le commandement allemand et la résistance, afin de limiter les exécutions d'otages. Mais ledit carnet, qui ne fut jamais retrouvé, contenait aussi le nom de traîtres et de collaborateurs, dont certains très haut placés. Notamment des "héros" de la résistance qui ont pillé les trésors des juifs qu'ils prétendaient sauver de la déportation avant de les livrer aux nazis.

Le cinéaste, enfant pendant l'occupation allemande, brode à partir de ces faits et en profite pour régler quelques comptes avec la version officielle de l'histoire et l'hagiographie de la résistance.

La sémillante actrice Carice Van Houten est son porte-parole dans le rôle de la chanteuse de cabaret très sexy, Rachel Stein, d'origine juive. Amalgame de plusieurs personnes qui ont réellement existé, cette fille qui n'a pas froid aux yeux tente, à la fin de la guerre, d'échapper à la gestapo. Au besoin en usant de son charme. Avec sa famille et un groupe de juifs, elle veut gagner la Hollande méridionale, déjà libérée, sous la conduite d'un résistant. Mais une patrouille allemande les intercepte et mitraille leur embarcation. Seule Rachel échappe au massacre. Elle décide alors de rallier la résistance et se forge une nouvelle identité, teignant en blond platine ses cheveux bruns. Rencontrant par hasard un officier allemand (Sebastian Koch), dont elle fait immédiatement la conquête, elle se voit confier la mission d'infiltrer le renseignement allemand.

A la Kommandantur où elle a ses entrées, Carine en voit des vertes et des pas mûres. Mais, agent trop efficace aux yeux de certains qui commencent à craindre pour leur trafic, elle est trahie par un indicateur qui la dénonce aux nazis. Echappée par miracle de ce piège, éprise de l'officier allemand en qui elle reconnaît un juste, Carine va être taxée de collaboration et être tondue à la libération. Elle ne sera quitte que lorsqu'elle aura démasqué vrais collaborateurs et faux résistants.

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