La fraude va de pair avec la croissance en Chine

La police chinoise a fait état de 9% de cas de fraudes économiques de plus que l'an dernier, pour un montant supérieur de 52%. Parallèlement, les autorités ont découvert un vaste détournement de fonds de pension pour 900 millions de dollars de la part des administrations régionales.

Selon l'agence d'information domestique Xinhua, la police chinoise a trouvé 62,000 cas de fraudes économiques sur les dix premiers mois de l'année, soit 9,1% de plus que l'an dernier sur la même période. Surtout, le gouvernement a ainsi recouvré quelques 12,9 milliards de yuan (1,6 milliard de dollars), un montant en hausse de 52% par rapport à celui de l'an dernier.

D'après le ministère de l'Intérieur chinois, les malversations se multiplient dans le monde des affaires, particulièrement sur des investissements mettant en cause de nombreuses personnes. Par ailleurs, un audit des fonds de sécurité social a fait état d'un vaste détournement de près de 900 millions de dollars (7,135 milliards de yuans) par les gouvernements locaux. Ces fonds ont été utilisés principalement pour investir à l'étranger ou construire des immeubles.

Mercredi dernier, le Premier ministre Wen Jiabao avait déclaré que la pays s'appliquerait à une meilleure transparence après la découverte d'un précédent détournement de 400 millions de dollars du fonds de pension de Shanghai, créé en 1998 et gérant plus de 10 milliards de yuans (1,25 milliard de dollars), ce qui a conduit en septembre à la destitution du numéro un du Parti de la ville et membre du Bureau politique du comité central, Chen Liangyu. Pékin réfléchit aujourd'hui à une gestion centralisée des fonds de pension, qui totalisaient, fin 2005, 233,35 milliards de dollars, afin d'en retirer la gestion aux gouvernements locaux.

Enfin, selon la commission de régularisation des banques chinoises, les fraudes des banques s'élèvent au montant faramineux de 96 milliards de dollars l'an dernier, soit 31% de plus qu'en 2004. Malgré tout, Euler Sfac, leader mondial de l'asurance crédit, note la Chine B, au milieu de son échelle de notation. "C'est à partir de C que les entreprises qui veulent investir dans un pays sont appelées à la prudence", indique Philippe Brossard, chef économiste de la société. Dans un pays qui enregistre depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres, la mise en place d'un système rigoureux de transparence apparaît néanmoins aujourd'hui crucial.

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