Les volumes étroits favorisent toujours les mouvements extrêmes sur le marché des changes. La brutale chute du dollar, la veille de Thanksgiving - les marchés japonais seront également fermés demain - ne doit ainsi rien au hasard. Excessivement positionnés à l'achat sur le billet vert, les cambistes ont pris leurs profits.

Bon nombre de positions de "carry trade" (elles consistent à emprunter dans une devise à bas rendement pour investir dans une devise à rendement élevé) qui ont plombé le yen et, à l'inverse, soutenu le dollar ces dernières semaines auraient en particulier été débouclées. Une explication qui semble validée par la hausse du yen, du franc suisse et de la couronne suédoise et par la baisse concomitante du dollar américain. Le dollar néo-zélandais, qui présente le rendement le plus élevé des monnaies considérées comme liquides a d'ailleurs également cédé du terrain face au yen.

Plus fondamentalement, l'accès de pessimisme sur le billet vert a été provoqué par la publication d'un indice de confiance de l'université du Michigan en baisse de 93,6 en octobre à 92,1 en novembre. Sur les marchés à terme, les opérateurs évaluent désormais à 34% la probabilité d'une baisse des taux américains à l'issue de la réunion du 21 mars prochain. Les futures sur Fed funds, plus volatils que jamais, évaluaient cette probabilité à seulement 17% le 15 novembre dernier.

Ce contexte particulier a permis à l'euro/dollar d'atteindre son plus haut niveau depuis cinq mois. La devise européenne a touché 1,2955 dollar vers 16h30, à une encablure du record de l'année atteint fin avril à 1,30 dollar.