42% du capital d'Eiffage passe dans des mains amies

Avec le renforcement de la Caisse des dépôts et des dirigeants, le numéro trois français du BTP verrouille son capital.

Jean-François Roverato, le PDG d'Eiffage, a l'art de savoir rebondir. Révélée vendredi par la Tribune sur son site internet, la sortie de l'homme d'affaires belge Albert Frère du capital du numéro trois français du BTP (dont il détenait 6,1 %) aurait pu le fragiliser. Il n'en est rien. Désormais, 42% du capital d'Eiffage est détenu par des mains amies.

La Caisse des dépôts et consignations (CDC) s'est renforcée (8,82%). 336 dirigeants d'Eiffage ont mis au pot via une structure ad hoc Eiffaime (elle détiendra 4% du capital dans les prochaines semaines) ce qui portera à 28% la part totale des salariés après augmentation de capital réservée. Des institutionnels français apportent leur soutien (Groupama passe à 3%, Natixis prend 0,5%, Axa ayant déjà 2,2%).

L'espagnol Sacyr, qui s'est invité au tour de table au premier semestre et détient 32,1%, ne semble plus avoir que deux options : lancer une OPA ou sortir. Compte tenu de ses déclarations passées, l'OPA paraît impossible avant mars. Sortir pourrait être une solution honorable. Récemment, l'espagnol, qui a racheté 17% du pétrolier Repsol, s'est montré moins agressif. Il n'empêche, il réclame à nouveau un siège au conseil d'administration. Mais il faudrait qu'un administrateur démissionne (quid de Gilles Samyn, le représentant d'Albert Frère ?) et que le conseil d'Eiffage accepte de coopter un représentant de Sacyr. Le prochain conseil a lieu mercredi

Les projets de collaboration entre Eiffage et Sacyr restent lettre morte. "Nous avons surtout des projets où nous ne pouvons pas être partenaires", s'amuse Jean-François Roverato. En Bourse, l'action Eiffage a perdu 2,08%, à 72, 85 euros. "Eiffage a prospéré très longtemps sans Albert Frère. 2006 a été, en dépit de Sacyr, une bonne année. L'activité et la stratégie n'ont pas été troublés", fait-on valoir dans l'entourage du groupe.

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