En rangs dispersés face à la Russie

Très dépendante de la Russie pour son énergie, l'Europe a du mal à obtenir des concessions de la part de Moscou. Les anciens pays de l'Est n'ont pas réussi à s'unir face au géant énergétique.

Les messages européens vis-à-vis de la Russie ne cessent de fuser ces derniers jours. Du sommet européen de Lahti (près d'Helsinki) la semaine passée, aux commentaires du commissaire européen à l'Energie, il y a quelques jours, appelant la Russie à plus de flexibilité et de transparence dans ses relations avec les autres grands acteurs des marchés, ils visent tous le même but: faire en sorte que l'Europe, très dépendante de la Russie pour son énergie, non seulement à l'approche de l'hiver mais en général, puisse vivre au chaud et faire fonctionner son économie.

L'affaire est mal engagée, puisque malgré toutes ces manoeuvres d'approche, la Russie estime qu'elle est du bon côté de la barrière, en tant que fournisseur. Certes, elle doit quand même trouver à qui vendre son énergie, mais il n'empêche, si elle refuse l'accès à ses pipelines (uniquement utilisés par Gazprom, la compagnie nationale russe, pour l'instant) aux compagnies pétrolières étrangères, celles-ci auront du mal à passer outre.

Si nombre d'Européens se tordent les mains en se demandant que faire, d'aucuns font remarquer aussi que les Européens pourraient présenter un front plus uni. Et ce qu'ils notent c'est que, de façon inattendue d'ailleurs, les pays de l'ex-bloc communiste et nouveaux entrants dans l'Union n'adoptent pas forcément un ton aussi ferme que les spécialistes ne l'envisageaient à l'entrée de ces pays dans l'Union. Certains en fait s'en félicitent même, car ils avaient peur que ces nouveaux entrants - Pologne, Hongrie, République Tchèque ou Slovaquie, ne remettent en cause, par leur inflexibilité vis-à-vis de l'ancien grand frère russe, l'équilibre précaire qui marquait les relations entre la Russie et l'Union Européenne.

Si ces pays ont bien pris des initiatives concernant la Révolution en Ukraine, par exemple, ils n'ont pas réussi à faire bloc à Bruxelles. Il faut dire qu'ils sont chacun, d'une manière ou d'une autre, empêtrés dans des problèmes internes, qui entravent sans doute leur capacité à agir à l'international. Certains, comme la Pologne, préfèrent se concentrer pour l'instant sur le nationalisme - conservatisme qui s'est emparé du paysage politique national. La Hongrie, de son côté, doit faire face à des remous politiques causés par les mensonges du Premier ministre Ferenc Gyurcsany sur l'état de santé de l'économie qui a complètement tourné le pays sur lui-même. Quant aux Tchèques, qui vivent semble-t-il des jours plus calmes, ils n'ont pas encore défini une position claire vis-à-vis de Moscou. La Slovaquie voisine, de son côté, a encore du mal à surmonter le divorce d'avec la République tchèque.

Bref, il faudrait déjà que ces pays se remettent sur les rails pour qu'ils puissent jouer un rôle diplomatique d'importance avec leur ancien grand frère. Pour le plus grand bien de l'Europe.

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