A l'approche de l'hiver, l'Europe reparle du gaz russe

Les ministres européens ont donné ce week-end le coup d'envoi à des négociations avec la Russie dans le but de sécuriser les approvisionnements en énergie. Si certains Etats membres pensent qu'il faut bien faire avec la Russie, d'autres, ses voisins et anciens "alliés" communistes, ont plus de mal à accepter cet état de fait.

C'est la rentrée! Et au-delà de l'école, les Européens pensent forcément à l'hiver qui s'annonce. Et comme chacun a en mémoire la crise sur le gaz avec l'Ukraine l'an dernier, les ministres européens ont décidé, le week-end dernier, de lancer des négociations, qui devraient débuter en novembre prochain, avec la Russie, pourvoyeur de 25% de l'énergie nécessaire à l'Union européenne.

Le but de la manoeuvre? Officiellement, remettre sur la table un ancien accord de partenariat et de coopération avec la Russie, signé il y a dix ans et qui expire l'an prochain. Et officieusement, s'assurer que tous les pays européens seront correctement approvisionnés en énergie par le grand voisin russe, et ce dans les meilleures conditions. Mais les choses ont changé en 10 ans. A l'époque, les Européens n'avaient pas, de leur propre aveux, pris conscience de leur dépendance énergétique envers la Russie. Il a fallu la crise ukrainienne de l'an dernier pour qu'ils percutent, sans compter de nouvelles menaces de Gazprom, la compagnie d'Etat russe, de fermer le robinet si elle ne pouvait investir dans l'Union. Les Européens n'avaient pas non plus envisagé, il y a dix ans, combien la Russie ferait du chemin sur la scène internationale. Depuis cette époque, elle est en effet devenue essentielle, en tant que pouvoir économique mais aussi politique.

Autant dire que, dans ces conditions, les Européens pourraient avoir fort à faire en novembre prochain. Et ce d'autant qu'ils ne présentent pas, en plus, un front uni. Si les vieux Européens espèrent amadouer l'ours russe, quitte à faire des concessions, les anciens "alliés" communistes de Moscou, tel que la Pologne, ont du mal à se montrer conciliants et préfèrent la manière forte, avec une puissance dont ils sont encore plus dépendants, toutefois, que le reste du continent européen... Les choses risquent donc bien d'être compliquées pour l'Union. A moins que l'hiver, qui sera à ce moment là déjà bien avancé, ne "dégèle" les positions...

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