La tribune.fr - Quel bilan tirez vous des immatriculations du marché français en octobre 2006?

Philippe Barrier - Avec une hausse de 8,4% en données brutes et de 3,5% à nombre comparable de jours ouvrables, le marché enregistre comme prévu un rebond en octobre. Néanmoins, en valeur absolue, le niveau reste faible. En effet, le mois d'octobre 2005 qui sert de référence était assez faible comparé aux années précédentes. De plus, le mois d'octobre 2006 était plus favorable avec 22 jours ouvrables contre 21 jours en 2005. Mais d'une façon générale, le marché est inférieur à ce que l'on attendait. Sur dix mois, le marché français reste orienté à la baisse avec un recul de 2 % en données brutes. Et d'ici à la fin de l'année, il n' y a pas de raison que le marché se retourne. Ce qui me laisse penser que l'on devrait terminer l'année 2006 sur une baisse des ventes de voitures neuves de l'ordre de 1,5%.

Quels sont les grands perdants depuis le début de l'année?

On espérait mieux de la part des constructeurs français. Or ces derniers n'ont pas tenu leur promesse. PSA Peugeot Citroën n'a pas augmenté ses parts de marché comme escompté. Depuis le début de l'année, les ventes en volume du groupe ont baissé de 3,1%, Citroën étant plus attaqué avec un retrait de 6,2% que Peugeot, en recul de 0,7%. Quant à Renault, en raison de la baisse des ventes aux loueurs et des véhicules de démonstration, il dérape de 7,6% et de 5% si l'on tient compte de Dacia.

A l'inverse, quels sont les grands gagnants de 2006?

Grâce à l'élargissement de sa gamme, notamment pour les modèles Passat et les modèles Golf, le groupe Volkswagen a bien performé. En octobre, ses ventes ont progressé de 15,2% et depuis le début de l'année, elles affichent un gain de 6,5%. De son côté, Fiat enregistre un vrai rebond. Certes, la marque italienne partait de très bas mais la reprise est là. En octobre, c'est la deuxième plus forte progression du marché avec un gain de 22,3%. Et depuis le début de l'année, ses ventes se sont améliorées de 9,4%.

Comment voyez vous l'année 2007 pour le marché français?

C'est très difficile à dire. Tout dépendra de la conjoncture. Mais j'attends néanmoins une petite croissance du marché français. Ce dernier devrait néanmoins rester bas. En fait, j'estime que le marché français devrait être celui qui enregistre la plus faible croissance des pays européens.