Les Japonais plébiscitent le beaujolais nouveau

C'est jeudi 16 novembre que le beaujolais nouveau sera proposé à la dégustation. Le Japon, premier importateur de ce vin primeur, consomme 12 millions de bouteilles sur un total de 60 millions. Dans l'Archipel nippon, la fête dure deux mois autour de cet événement.

Si le phénomène "beaujolais nouveau" s'essoufle en France depuis quelques années, il n'en va pas de même au Japon. Bien au contraire. Désormais, les Japonais sont les plus gros consommateurs de ce vin primeur. Avec plus de 12 millions de bouteilles consommées, l'Archipel représente 20% de la consommations annuelle de beaujolais nouveau. Chaque année, la production de beaujolais représente 445.000 hectolitres, soit environ 60 millions de cols commercialisés dans plus de 150 pays au monde.

D'ailleurs, afin de ne pas louper la fête, les premières caisses de beaujolais nouveau ont débarqué vendredi à l'aéroport de Tokyo-Narita. Quelque 30.000 tonnes du vin primeur ont été envoyées par avion cargo pour être réparties entre les distributeurs. Car décalage horaire oblige, les Japonais sont les premiers à déguster le millésime 2006, qui est traditionnellement servi le troisième jeudi du mois de novembre. Après un cru 2005 hors norme car très puissant, le millésime de cette année sera "un millésime très Gamay, avec une belle rondeur, un côté aromatique et fruité intéressant et une élégance naturelle", selon le président d'Inter-Beaujolais, Ghislain de Longevialle.

L'engouement des Japonais pour le beaujolais nouveau est une aubaine. L'image de la France, de sa mode et de sa gastronomie y sont inconstestablement pour beaucoup. Mais surtout ils ont trouvé dans l'arrivée du vin primeur une occasion de faire la fête et de s'offrir un repas à la française dans un restaurant. Ils sont prêts à dépenser plus de 20 euros pour déguster une bouteille et multiplie les achats. En effet, dans l'archipel nippon la dégustation de beaujolais dure deux mois. Alors qu'en France, la saison est nettement plus courte: une semaine contre un mois il y a dix ans.

Fort de ces bons résultats commerciaux au Japon, les producteurs de beaujolais fondent beaucoup d'espoir sur le voisin chinois. Il y a huit ans, une première approche avait été effectuée mais sans réel succès. L'an dernier, pour son come-back, il s'est vendu plus de 27.000 bouteilles en Chine. Une goutte d'eau au regard de la population. Il n'empêche, les perspectives en Asie font rêver les producteurs. Car la crise semble encore loin d'être passée en Beaujolais: les cours restent désespérément déprimés avec, par exemple, un hectolitre de Beaujolais village nouveau qui se négocie à 158 euros, soit 6 euros de moins qu'en 2005.


Les copeaux de bois autorisés à titre expérimental dans les vins AOC
L'Institut national des appellations d'origine (INAO) a interdit l'utilisation de morceaux de bois pour les vins d'AOC (appellations d'origine contrôlée) mais a permis l'expérimentation pour les régions viticoles qui le souhaitent. Après le "feu vert" donné par Bruxelles début octobre, la France avait la latitude de pouvoir utiliser de façon permanente les copeaux de bois dans son vin, une méthode quatre à cinq fois mois chère que les barriques en bois. Mais l'INAO, gardien de la tradition, en a décidé autrement. Ne pourront donc vraiment utiliser cette liberté que les vins de pays qui le souhaitent. Les AOC représentent en France environ la moitié de la récolte (53,3 millions d'hectolitres en 2005) mais environ 80% de la valeur des ventes.

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