Les États-Unis appellent à un cessez-le-feu au Liban

Pour la première fois depuis le déclenchement de l'offensive par Israël le 12 juillet dernier, les États-Unis, qui veulent la neutralisation du Hezbollah, ont appelé à un cessez-le-feu urgent. Tandis que sur le terrain, l'armée israélienne a intensifié ses opérations terrestres estimant disposer d'encore une semaine avant la conclusion d'un accord international.

Pour la première fois depuis le déclenchement de l'offensive israélienne sur le Liban, les États-Unis appellent à un cessez-le-feu. La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, qui est arrivée aujourd'hui à Beyrouth, vient de déclarer qu'un "cessez-le-feu est urgent. Il est important de réunir les conditions qui le rendront aussi viable". Selon des sources libanaises, elle devrait rencontrer dans les heures qui viennent le premier ministre libanais Fouad Siniora ainsi que Nabih Berri, président du parlement libanais et chef du parti chiite Amal. Dirigeant politique pro-syrien, Nabih Berri, joue un rôle d'intermédiaire entre le gouvernement libanais et le Hezbollah depuis le début du conflit, il y a 13 jours.

Cependant l'armée israélienne estime encore disposer d'une semaine environ pour achever son offensive contre le Hezbollah avant que n'intervienne la signature d'un accord international sur la cessation des violences.

Israël, d'abord hostile à l'idée du déploiement d'une force internationale à la frontière libanaise pour en éloigner le Hezbollah semble s'y être rallié. "Peu importe qui dirige cette mission, il faut seulement qu'elle soit efficace - l'armée libanaise, les Nations unies, l'Otan -, du moment que la frontière est débarrassée des lance-roquettes du Hezbollah", a déclaré le vice-Premier ministre Shimon Peres au quotidien italien Corriere della Sera.

L'enjeu est devenu beaucoup plus large que le sort des deux soldats israéliens enlevés par le Hezbollah. La volonté d'Israël, soutenu par les États-Unis, est de saisir cette occasion pour en finir avec le Hezbollah, qu'ils considèrent comme une organisation terroriste, et pour réduire l'influence de la Syrie et de l'Iran, les deux bêtes noires de Washington. Dans une interview publiée dimanche par le quotidien espagnol ABC, le ministre syrien de l'information, Mohsen Bilal, avait averti que "la Syrie entrera dans le conflit si Israël envahit le Liban par voie terrestre". Une annonce qui ne présage rien de bon.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui cherche à échanger les deux soldats capturés contre des Libanais et des Palestiniens emprisonnés en Israël, a affirmé que les raids de Tsahal ne mettraient pas fin aux tirs de roquettes. "Je vous assure que cet objectif ne sera pas atteint", a-t-il dit au quotidien libanais As Safir.

Sur le terrain, l'heure n'est pas à l'arrêt des combats. Bien au contraire même. Dimanche, douze personnes, dont neuf civils, avaient été tuées et 66 blessées dans les bombardements israéliens, portant à 362 le bilan des tués, dont 319 civils et 26 militaires. Dans le même temps, une centaine de roquettes tirées par le Hezbollah s'étaient abattues sur le nord d'Israël, tuant deux civils à Haïfa. Le bilan des victimes israéliennes était lundi de 39 morts depuis le 12 juillet, 17 civils et 22 militaires. L'armée israélienne a également étendu ses opérations terrestres dans le secteur oriental du sud Liban. Actuellement, de violents combats opposent Tsahal à la milice du Hezbollah autour de la ville de Bint Jbeil. Dans la nuit de dimanche à lundi de nouvelles unités israéliennes ont franchi la frontière libanaise pour renforcer le dispositif militaire au-delà de la ligne bleue (ligne délimitant provisoirement la frontière entre le Liban et Israël depuis le retrait en mai 2004 de la zone occupait par Tsahal au Liban sud).

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