Le lundi de Pentecôte toujours sujet à polémique

Instaurée après la canicule de 2003, la "journée de solidarité" reste très décriée par syndicats et patronats. Si le système est "améliorable", le gouvernement souligne ses effets bénéfiques.

C'est la même confusion que l'an dernier. C'est après la canicule meurtrière de l'été 2003 que Jean-Pierre Raffarin avait institué une journée de solidarité sous la forme d'une journée supplémentaire de travail dans l'année, non rémunérée, pour aider au financement de la dépendance. Au total ce sont aujourd'hui environ 60% des Français, et près d'un salarié sur deux dans le secteur privé, qui ne travaillent pas, que leur entreprise ou leur administration soit fermée ou qu'ils aient pris un jour de congé ou de RTT. Certains ont dû y recourir, faute d'avoir trouvé une solution pour la garde de leurs enfants, les écoles étant fermées. En revanche, le trafic est normal dans les transports, malgré les préavis de grèves déposés à la SNCF par quatre syndicats.

"Incohérence économique" pour le Medef, système "cafouilleux", "injuste" et "hypocrite" selon Jean-Claude Mailly (FO), "situation ubuesque", dénonce la CFDT. Bref, la situation ne semble pas s'être beaucoup éclaircie depuis l'an dernier. Pourtant, après le tollé qu'avait provoqué sa mise en place, la journée de solidarité en faveur des personnes dépendantes a été assouplie en juillet 2005. Les partenaires sociaux ont désormais la possibilité de choisir la date de cette journée travaillée et non rémunérée et c'est seulement faute d'accord que la journée travaillée reste fixée au lundi de Pentecôte.

Si, pour reprendre l'expression du premier ministre, le système est "améliorable", le gouvernement ne manque pas de souligner l'effet bénéfique de la suppression du lundi de Pentecôte. Le ministre délégué à la Sécurité sociale, Philippe Bas a indiqué que la supression du lundi de Pentecôte avait permis de "doubler le rythme des créations de place" dans les maisons de retraite, affirmant sur France 3 que "la journée de solidarité, ça sert!".

Grâce à la journée de solidarité, "nous avons 2 milliards d'euros supplémentaires par an, ce qui nous a permis de doubler le rythme des créations de place pour les maisons pour handicapés, comme pour les maisons de retraite par rapport à la période 1997-2002", a déclaré le ministre.

Ces fonds, financés par les salariés à travers une journée travaillée mais non rémunérée, a aussi évité le "naufrage" de l'Allocation personnalisé d'autonomie (APA), qui avait "été créée sans financement", ajoute-t-il. Reste que ces deux milliards semblent bien maigres par rapport aux 15 milliards alloués chaque année à la dépendance.

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