L'Inde et la France s'accordent sur le nucléaire civil

A l'occasion de la visite du président français en Inde, une déclaration bilatérale sur le nucléaire civil a été adoptée. Jacques Chirac, qui veut doubler les échanges commerciaux entre les deux pays, a par ailleurs jugé "légitimes" les inquiétudes au sujet de l'OPA de Mittal Steel sur Arcelor.

Sujette à caution ces dernières semaines entre le contentieux sur le Clemenceau et l'OPA de Mittal Steel sur Arcelor, la visite de Jacques Chirac à New Delhi n'aura pas été infructueuse. Outre les nombreuses commandes d'Airbus passées par Indian Airlines à cette occasion et les contrats dont profitent d'autres entreprises françaises (lire ci-dessous), l'Inde et la France ont signé aujourd'hui une déclaration commune marquant leur volonté de conclure un accord bilatéral de coopération sur le nucléaire civil.

Bien que puissance nucléaire déclarée depuis 1998, l'Inde n'a pas ratifié le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ce qui empêche pour le moment toute coopération avec les membres du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG). Le développement d'énergie est crucial pour ce pays au taux de croissance exponentiel, de 8% l'an dernier.

La future coopération portera sur la recherche fondamentale, l'échange et la formation de personnels scientifiques, l'application de "l'énergie nucléaire à la production d'électricité, notamment le lancement de projets de centrales électriques", la gestion de combustible nucléaire, la gestion des déchets nucléaires.

Ce texte a été adopté dans la foulée d'un pacte sur une coopération dans le nucléaire civil signé en juillet 2005 entre le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président américain George W. Bush. En contrepartie de la levée des sanctions imposées par le Congrès à New Delhi, l'Inde avait accepté de dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires et de laisser l'AIEA examiner ses sites nucléaire civils.

Par ailleurs, Jacques Chirac a jugé aujourd'hui légitimes les inquiétudes au sujet de l'OPA du sidérurgiste Mittal Steel sur son concurrent européen Arcelor, reprochant au dirigeant indien, Lakshmi Mittal, d'avoir lancé une OPA "hostile" sans avoir fait connaître son projet industriel. Le président français a néanmoins souligné n'avoir rien contre les offres non européennes sur le groupe. Hier soir à la télévision indienne, Lakshmi Mittal s'est déclaré "très attristé" par des réactions qu'il a perçues comme étant "racistes" à l'OPA de son groupe sur Arcelor.

Enfin, Jacques Chirac a indiqué lors d'une conférence économique franco-indienne que la France et l'Inde avaient décidé de "doubler leur commerce bilatéral au cours des cinq prochaines années", pour les porter de 3 à 6 milliards d'euros. Pour l'heure, la France se place au quinzième rang des fournisseurs de l'Inde et au onzième rang de ses clients.

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