Polémique sur le déremboursement de 89 médicaments

Le ministre de la Santé doit se prononcer sur la décision de la Haute autorité de santé de dérembourser 89 médicaments, dont l'Ercefuryl, le Nootropyl ou le Rinurel. Les Entreprises du médicament (Leem) estiment que cette décision pourrait conduire à des prescriptions plus chères et pénaliserait la recherche des laboratoires.

Après 82 médicaments en 2003, suivis par 156 médicaments en mars 2006, une nouvelle vague de déremboursement de 89 médicaments a été annoncée aujourd'hui par la Haute autorité de santé. Elle propose aussi de moindres remboursements sur 44 autres médicaments. C'est désormais au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, de se prononcer sur cette décision, sans doute dans les prochains jours.

Cette liste comprend des vasodilatateurs, souvent prescrits contre les troubles légers de la mémoire chez les personnes âgées, des anti-diarrhéiques, et d'autres produits utilisés en oto-rhino-laryngologie, pneumologie et infectiologie. Presque tous ces produits sont à prescription médicale obligatoire. L'Ercefuryl (gastro-entérologie), le Nootropyl (vasodilatateur), le Surbronc (pneumologie) et le Rinurel (ORL) figurent notamment dans la liste des médicaments proposés au déremboursement. Laurent Degos, président de la Haute autorité de la santé (HAS) propose comme alternative aux vasodilatateur contre les troubles de mémoire "des exercices de stimulation de la mémoire", jugés plus "utiles".

Si Xavier Bertrand "suivait la recommandation de la Haute autorité, ce serait une mauvaise décision pour la relation de proximité médecin/patient, et pour la caisse d'Assurance Maladie, car les médicaments déremboursés sont suivis de transferts de prescriptions vers d'autres produits parfois plus chers, plus difficiles à manier", estime Christian Lajoux, président du Leem (les Entreprises du médicament) et par ailleurs président de Sanofi-Aventis France. Ce serait aussi selon lui une mauvaise décision "pour l'industrie du médicament, qui assure la recherche de nouveaux produits", et dont le rôle économique serait "déstabilisé", a-t-il assuré.

L'enjeu électoral pourrait aussi influencer le gouvernement, puisqu'une récente étude du magazine 60 millions de consommateurs montrait une envolée des prix des médicaments déremboursés - mais toujours en vente libre -, fixés par les seuls industriels du secteur pharmaceutique, les pharmaciens, et les grossistes intermédiaires.

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