Chirac et Villepin tentent de faire face aux anti-CPE

Le président de la République a apporté aujourd'hui son soutien au Premier ministre dans l'affaire du Contrat première embauche. Alors que la mobilisation ne se dément pas dans les universités et prend de l'ampleur dans les lycées, le gouvernement veut afficher une détermination sans faille.

C'est la mobilisation générale, à la tête du gouvernement et même de l'Etat, pour défendre le Contrat première embauche. Alors que la mobilisation des opposants au CPE ne cesse de prendre de l'ampleur, Jacques Chirac s'est exprimé solennellement aujourd'hui pour soutenir son Premier ministre en difficulté.

Le chef de l'Etat, qui était en déplacement à Berlin pour un Conseil des ministres franco-allemand, a profité de la conférence de presse tenue à l'issue de la réunion pour s'exprimer publiquement sur la question - ce qu'il avait évité de faire ces derniers temps.

"Il va de soi que je soutiens totalement et sans réserve l'action conduite par le Premier ministre et par le gouvernement français" au sujet du CPE, a-t-il affirmé. Selon le président de la République, "tous les gouvernements européens sont confrontés" au "problème si délicat" de l'emploi des jeunes, et le Contrat première embauche apporte un élément de réponse.

L'intervention de Jacques Chirac est d'autant plus remarquable qu'il a choisi de la faire à l'étranger, contrairement à la règle habituelle qui veut que le chef de l'Etat n'évoque pas les affaires intérieures du pays quand il est en voyage officiel hors de nos frontières.

Mais le chef de l'Etat n'avait guère le choix, tant la tension monte autour de ce dossier. Le gouvernement semble décidé à ne rien lâcher, alors même que la contestation du CPE ne donne aucun signe d'affaiblissement. Cet après-midi, Dominique de Villepin a ainsi affirmé à l'Assemblée nationale que "le Contrat première embauche marchera" et permettra de faire baisser le chômage. "Pourquoi est-ce que nous nous engageons, nous, le gouvernement et la majorité tout entière? C'est parce que le CPE est un contrat utile, parce qu'il va créer des emplois pour les jeunes en difficulté", a-t-il affirmé, sans annoncer d'assouplissement du dispositif.

Si le Premier ministre souligne ainsi l'engagement du gouvernement et de la majorité, si le chef de l'Etat intervient publiquement, c'est que, manifestement, l'affaire est entrée dans une phase critique. La mobilisation des milieux étudiants et lycéens semble en effet prendre de l'ampleur. Plusieurs dizaines d'universités sont bloquées, les portes de certaines ayant été complètement fermées par les autorités, comme à Nanterre ou à la Sorbonne.

Simultanément, la contestation se développe dans les lycées, avec des assemblées générales signalées un peu partout. Une journée d'action étudiante est prévue pour jeudi, avant la nouvelle journée d'action nationale organisée samedi avec les grands syndicats. Si ces journées devaient témoigner d'une montée en puissance de la contestation anti-CPE, le gouvernement se retrouverait alors dans une situation des plus délicates.

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