Coup de froid sur la consommation en France

Traditionnellement prospère, le mois de décembre a vu la consommation des Français baisser de 1%, le plus fort recul en sept mois. Un chiffre qui laisse présager un réel tassement de la croissance au dernier trimestre 2005.

Mesure et sagesse ont dicté les achats de Noël le mois dernier. Après une hausse de 0,7% en novembre - nettement révisée en baisse de 0,4 point par l'Insee -, la consommation des ménages français en produits manufacturés a reculé de 1% en décembre. Publié ce matin, ce chiffre (en données corrigées des jours ouvrables et des variations saisonnières) a beaucoup déçu les économistes qui s'attendaient à une hausse de 0,3%, selon le consensus recueilli par l'agence Bloomberg. Le niveau de la consommation des ménages du dernier mois de l'année atteint ainsi un plus bas depuis juillet. Traditionnellement, le mois de décembre est plutôt prospère; le dernier déclin sur cette période remonte à 1998.

"En recul de 4,1%, la consommation des textiles et cuirs explique en grande partie cette mauvaise performance", explique Laure Maillard, chez Ixis. A l'évidence, le recul du chômage, au plus bas depuis deux ans et demi en novembre, ainsi que le rebond de la production industrielle, n'ont pas rassuré les Français. "La perception de l'évolution des prix par les ménages montre qu'ils restent préoccupés par leur pouvoir d'achat et les conséquences de la hausse des prix du pétrole; la confiance n'est pas revenue et si le chômage baisse, l'emploi n'est pas reparti", souligne Nicolas Claquin, économiste chez HSBC.

Sur l'ensemble du quatrième trimestre de 2005, ces dépenses, qui représentent 25% de la consommation globale, n'ont que très légèrement progressé de 0,2%, après un bon troisième trimestre en hausse de 2%. "Ce qui annonce un ralentissement du PIB dans son ensemble", estime Nicolas Claquin. Laure Maillard espère, au mieux, une croissance de 0,4% au dernier trimestre. Sur un an, la consommation des ménages affiche une hausse de 1,4%. "Les chiffres publiés ce matin confirment que la croissance économique sur 2005 n'a pas dû dépasser 1,7%", ajoute Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi. Les regards se tournent désormais vers le bilan des soldes de janvier.

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