Nicolas Hulot veut mettre l'environnement au menu de la présidentielle

L'animateur écologique a présenté aujourd'hui les cinq mesures concrètes de son Pacte écologique afin de faire réagir à la crise climatique les candidats à la présidentielle. Elles portent sur la création d'un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable, celle d'une taxe carbone, une réforme de la PAC, la mise en place de procédures de démocratie participative et une politique de sensibilisation.

Yann Artus Bertrand, Julien Clerc, Luc Besson, Hubert Reeves, toutes ces célébrités étaient présentes ce matin pour soutenir le Pacte écologique de Nicolas Hulot, présenté lors d'une conférence de presse. L'animateur écologiste a énoncé dix objectifs et cinq propositions pour réagir à la crise écologique et climatique de la planète. "Si vous ne vous occupez pas de la nature, la nature s'occupera de vous, et de façon rapide et radicale", a prévenu l'astrophysicien Hubert Reeves. "J'ai l'habitude de parler de millions, de milliards d'années, mais il s'agit ici de décennies. Je suis père et grand-père, et je suis très inquiet de ce que mes enfants et petits-enfants trouveront dans 10, 20 ou 30 ans. La planète ne sera plus jamais ce qu'elle était en 1900, la question est aujourd'hui de savoir si l'espère humaine sera encore là dans les siècles à venir, et si oui dans quel état", a-t-il poursuivi.

Le Pacte écologique s'adresse à tous les candidats présidentiels, au-delà des clivages politiques. Alors que Nicolas Hulot a remis à plus tard la confirmation ou non de l'hypothèse d'une candidature personnelle émise en août dernier, sa première proposition porte sur un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable. Ce poste permettra avant tout de vérifier la cohérence des choix publics avec l'impératif écologique.

La deuxième proposition vise à imposer une taxe carbone en croissance régulière jusqu'à la réduction par 4 des émissions de gaz carbonique (CO2) de la France. "Une mesure qui ne concerne pas les industries soumise aux systèmes de quotas du protocole de Kyoto, même si ces quotas pourraient devenir payants", précise Nicolas Hulot. Sujet polémique par excellence, la réforme de la politique agricole commune (PAC) est l'objet de sa troisième proposition. Les subventions agricoles devraient être progressivement transférées vers l'agriculture de qualité (biologique, labellisée, d'appellation d'origine contrôlée) en lui ouvrant le marché de la restauration collective (cantines scolaires, restaurants d'entreprises et d'université), qui concerne 2,5 millions de repas par jour. "Dans son livre, le Nobel de l'économie Joseph Stiglitz relève qu'une vache européenne reçoit 2 euros par jour de la PAC, un montant qui se trouve être l'indice de pauvreté de l'OMC", s'insurge l'écologiste.

Quatrième volet sur lequel les candidats à la présidentielle sont appelés à se prononcer, les grandes décisions en matière de développement durable devraient être soumise au débat public dans une logique de démocratie participative. Enfin, le Pacte propose la mise en place d'une politique de sensibilisation et d'éducation. "La somme des intérêts particuliers ne fait pas l'intérêt général", a martelé Nicolas Hulot, qui s'oppose clairement à l'ultra-libéralisme.

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